À Calais, Fabien Roussel fait mouche

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À Calais, Fabien Roussel fait mouche

C’est avec un agenda bien rempli que Fabien Roussel est arrivé à Calais, le 22 juin dernier. Accompagné de Cathy-Apourceau Poly et de Jean-Marc Tellier, respectivement sénatrice et député communistes du Pas-de-Calais, il a sillonné la ville et rencontré des dockers, des marins, des ouvriers de la dentelle et de l’automobile.

Au cœur d’une terre d’industrie que d’aucuns voudraient voir se muter en cité balnéaire destinée au tourisme, les propositions communistes ont fait mouche. Alors que les fermetures d’usines et autres délocalisations s’enchainent dans le territoire calaisien, voilà que des parlementaires et militants en appellent à « construire l’industrie de demain ».

Le littoral et ses problématiques

Ces dernières années, la covid comme le Brexit ont changé la donne pour les travailleurs de la mer. Là où les profits s’accumulent, ils sont délaissés. Les grandes compagnies de transports maritimes, P&O et Irish Ferries en tête, usent de tous les dispositifs et de toutes les failles, à leur détriment. Voilà le message qui ressort de ces rencontres.

À titre d’exemple, au siège d’exploitation d’Eurotunnel, les syndicats n’ont pas manqué d’évoquer la concurrence déloyale d’armateurs étrangers arborant le drapeau chypriote, entre autres, leur permettant de payer leurs ouvriers « à moindre coût ».

La veille, une proposition de loi « visant à lutter contre le dumping social sur le transmanche et à renforcer la sécurité du transport maritime » était votée au Sénat. Cathy Apourceau-Poly en a profité pour rappeler le manque d’ambition du texte en question, malgré les quelques avancées.

Elle a souligné que la priorité est de contrôler l’application des mesures qui y sont présentes, particulièrement pour ce qu’il s’agit du salaire minimum français qui devra être imposé pour les équipages de toutes les compagnies maritimes, quel que soit le pavillon, qui transportent des passagers des deux côtés de la Manche.

L’industrie doit vivre

350. C’est le nombre d’emplois industriels supprimés ces derniers mois à Calais d’après l’Union-Locale CGT. Suivant l’annonce de la fermeture de Meccano en février dernier, accompagnée de ses 50 licenciements, c’est Synthexim et ses 110 salariés qui sont tombés.

Symbole de l’industrie calaisienne, autrefois appelée Calaire-Chimie, l’unique fabricant européen de certains principes actifs et intermédiaires de synthèse organique destinés à l’industrie pharmaceutique en Europe plie boutique. Des élus locaux s’étaient pourtant mobilisés pour tenter de sauver Synthexim. À l’instar de Cathy Apourceau-Poly, qui juge que l’usine aurait pu être mobilisée alors que l’Europe fait face aux « difficultés d’approvisionnement en Ritaline, un médicament utilisé pour soigner les personnes atteintes de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité ».

Une conclusion “sans tabous” 

Une journée joliment terminée par Fabien Roussel, répondant « sans tabous » aux questions de quelque 160 calaisiens tassés dans une salle à deux pas de la mer. Une discussion faite de sujets divers et variés, allant des conditions de travail des enseignants à la réforme du lycée professionnel, inquiétant les jeunes présents à l’évènement. 


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