AXA assure-t-elle la colonisation israélienne ?

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AXA assure-t-elle la colonisation israélienne ?

Le 17 avril 2019 l’entreprise AXA-IM, filiale du groupe français AXA, a annoncé son retrait du capital du conglomérat de défense israélien Elbit Systems ; après avoir appris que celui-ci fabriquait des armes à sous-munitions. C’est une victoire des partis, associations et collectifs qui soutiennent la paix en Palestine et partout dans le monde. En effet, il s’agit d’armes de guerre spécialement cruelles et indiscriminées dont la France, avec d’autres pays s’en est engagé à ne pas produire, importer ou utiliser lors de la signature de la convention d’Oslo le 3 décembre 2008 et entrée en vigueur le 1er août 2010.

AXA reste impliquée dans la colonisation

Cependant, AXA reste impliquée directement dans la colonisation des territoires palestiniens par la détention de capital de banques israéliennes qui soutiennent celle-ci par leurs financements. De fait AXA détient du capital dans trois banques qui sont considérées comme centrales dans ce financement. À savoir, les banques : Bank Hapoalim, Bank Leumi et Mizrahi Tefahot Bank. Même si AXA assure que ses investissements dans ces trois banques israéliennes n’ont pas vocation à financer la colonisation, un rapport de 2017 élaboré par huit associations [1] (dont la Ligue des droits de l’Homme et la CGT) a exposé les liens entre la finance française et la colonisation des territoires palestiniens. En effet, un rapport d’une mission de l’ONU en 2013 étudiant l’impact des colonies israéliennes [2] a établi le rôle central de ces banques dans le financement de la colonisation illégale des territoires Palestiniens. Dans celui-ci on peut lire entre autres : « Le système bancaire israélien constitue un outil essentiel de la politique de colonisation ».

Or, Axa n’est pas le seul groupe bancaire ou banque française à s’adonner à cette pratique. Dans le rapport de l’ONU cité précédemment on peut aussi lire : « Les principales institutions financières françaises contribuent indirectement au maintien et au développement de cette situation illégale au regard du droit international ». 

D’autres banques françaises sont également impliquées

Dans les banques françaises impliquées on retrouve Société Générale, le groupe BNP mais surtout Crédit agricole et le groupe BPCE (Banques Populaires Caisses d’Épargne). « [Elles] gèrent des participations financières ou détiennent des actions auprès de banques et entreprises israéliennes qui contribuent au financement des colonies dans le territoire palestinien occupé et fournissent des services vitaux au maintien et au développement des colonies, comme la construction d’habitations ou d’usines, la connexion aux réseaux téléphoniques et internet ou encore l’aménagement en équipements de surveillance ».

Les groupes bancaires français persistent à soutenir financièrement les entreprises et banques israéliennes ayant des activités dans les colonies israéliennes, en dépit du droit international, du caractère illégal de la colonisation, des lignes directrices de la Commission européenne, des mises en garde du gouvernement français sur les investissements financiers bénéficiant aux colonies, et des résolutions du Conseil des droits de l’homme des Nations unies appelant à la mise en œuvre des principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et droits de l’homme.

En participant ainsi au maintien et au développement de la colonisation illégale en territoire palestinien occupé, BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole , BPCE et AXA contribuent à perpétuer une situation qui porte atteinte au droit à l’autodétermination et aux droits fondamentaux de la population civile palestinienne, notamment par l’exploitation des ressources naturelles, la destruction des biens privés et de l’aide humanitaire, le déplacement forcé de civils, et les restrictions de mouvement et d’accès aux besoins et services essentiels.

En continuant à financer des entités jouant un rôle moteur dans la politique illégale de colonisation, les institutions bancaires françaises violent les principes directeurs de l’OCDE ainsi que les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme et elles participent à faire obstacle à la solution de deux États, politique unanimement reconnue par les instances internationales et portée par le gouvernement français dans les négociations de paix.

L’État français porte également une responsabilité dans le maintien de cette situation illégale compte tenu de son silence vis-à-vis des activités menées par les banques et assurances françaises, dont il est actionnaire et dont les sièges sociaux sont situés en France. Cette défaillance est d’autant plus inacceptable que ces activités bancaires sont en totale contradiction avec les engagements internationaux et les efforts diplomatiques du gouvernement français pour la réalisation de la solution des deux États et l’instauration d’une paix juste et durable .


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