Élections sénatoriales : comment ça marche ?

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Élections sénatoriales : comment ça marche ?

Si le Sénat apparaît comme lointain pour beaucoup de Français, notamment les jeunes et s’il possède une image poussiéreuse, il est pourtant nécessaire de s’y intéresser. 

Il peut être un véritable contre-pouvoir à la majorité de l’Assemblée nationale. Le Sénat est une des deux composantes du Parlement, et a donc entre ses mains le pouvoir législatif et le contrôle du gouvernement. La « Chambre haute » est élue au suffrage universel indirect et représente les collectivités locales. Le Sénat est donc élu par d’autres élus : conseillers municipaux, maires, conseillers départementaux et/ou régionaux, députés et… sénateurs en fonction.

Qui vote ? 

Dans les grandes villes, des électeurs supplémentaires, non élus, sont désignés par le conseil municipal. Cela peut être n’importe qui, sur proposition des élus municipaux. Les électeurs supplémentaires sont souvent élus proportionnellement au poids de chaque force politique représentée au sein du conseil municipal concerné.

Les sénateurs sont élus pour six ans. Seulement, le Sénat est renouvelé tous les trois ans par moitié. C’est-à-dire qu’il y a deux « séries » de sénateurs, qui n’ont pas les mêmes dates de début et de fin de mandat. Ainsi, les prochaines élections sénatoriales auront lieu le dimanche 24 septembre 2023 et concernent la série 1, là où les sénateurs de la série 2 ont été élus en 2020, quelque temps après les élections municipales.

L’élection sénatoriale, c’est aussi un des seuls votes obligatoires en France pour les électeurs désignés. Ceux qui ne votent pas le jour de l’élection s’exposent à une amende élevée.

Une élection à enjeu 

Cette complexité de l’élection sénatoriale, ainsi que la représentativité des intérêts des collectivités, participent au désintérêt de la population pour cette chambre. Or, on aurait tort de ne pas se sentir concerné par l’élection sénatoriale. Celle de 2023 porte de lourds enjeux. 

Dans un contexte de montée de l’extrême droite et de renforcement du RN lors des dernières élections locales et nationales, le risque est grand de voir entrer au Sénat des élus d’extrême-droite (il y en a actuellement 2). Voire qu’un groupe de sénateurs d’extrême-droite se crée, là où le recul de la gauche dans certains territoires fait craindre la possibilité d’une baisse du poids de leur groupe.  

Enfin, étant donné que le Sénat représente les intérêts des collectivités locales principalement, il est important d’avoir en tête qu’il peut porter la parole des moyens alloués à ces collectivités et donc, derrière celle-ci, de l’enjeu de maintenir, développer ou renforcer les services publics locaux, première porte d’accès au service public pour les populations.


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