Entretien avec Sonia Figuères, adjointe à la jeunesse à Malakoff

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Entretien avec Sonia Figuères, adjointe à la jeunesse à Malakoff

Une municipalité peut également agir pour le développement des jeunes de son territoire. En respectant leur diversité et leur aspiration à l’autonomie, une politique communiste de la jeunesse est possible !

Quelle tranche d’âge ou catégorie de personnes est considérée comme jeune par la mairie de Malakoff ?

La tranche d’âge jeunesse est 15-25 ans, le service petite enfance qui s’occupe des enfants en crèche, le service enfance de 3 à 14 ans, sachant qu’il y a une politique spécifique à destination du public adolescent entre 11 et 14 ans et ensuite une passerelle est faite avec le service jeunesse à partir de 15 ans.

La jeunesse malakoffiote est assez diverse, socialement parlant, l’action du service jeunesse de Malakoff vise-t-elle une « catégorie » de jeunes en particulier ?

C’est en effet une question importante, je dis que je suis adjointe en charge de la jeunesse, mais depuis 2017, le service jeunesse et les élus ont travaillé sur un projet de service permettant d’identifier les nouveaux besoins de la jeunesse à Malakoff, suite à cela nous avons décidé de changer la dénomination du service jeunesse qui s’appelle désormais le « service jeunesseS, autonomie, citoyenneté », nous voulons montrer que nous nous adressons à toutes les jeunesses de Malakoff et pas spécifiquement à une jeunesse, cela ne veut pas dire que l’on pas proposé une politique publique différente, mais dont nous allons adapté nos outils aux différentes jeunesses, mais aussi trouvés des outils pour réussir à réunir les jeunesses. 

Il faut accepter le fait que des jeunes n’auront pas besoin de nous, qui ont des modes de vie indépendants, qui n’ont pas besoin de faire appel aux institutions, des jeunes investis dans la vie associative et qu’on touche par le service jeunesse, et d’autres qui sont en rupture avec les institutions et qu’il faut aller chercher. 

En mettant donc « Jeunesses » au pluriel on fait passer le message au service et à la population qu’on adapte les politiques publiques aux besoins de chacun, et qu’on cherche toujours, et ce sont les valeurs de la ville, à aller vers le vivre ensemble.

Quels sont aujourd’hui les différents services et actions que propose la mairie de Malakoff à destination des jeunes ?

Il existe deux points d’accueil, le pavillon rue Hoche dans le sud de la ville, lieu ouvert où les jeunes peuvent se poser, discuter, et centré sur les loisirs, c’est là où on va construire les programmes pour les vacances, où l’on va accompagner les jeunes dans leurs projets, notamment pour partir en vacances, construire les séjours jeunes.

La seconde structure est l’espace Angela Davis qui est situé en centre-ville, qui a deux missions principales, une mission d’information jeunesse avec le PIJ qui constitue l’accompagnement des jeunes à la fois dans la formation et dans l’information professionnelle. Cet espace a été construit avec les jeunes par une consultation, ce qui en est sorti c’est que les jeunes avaient besoin d’un lieu polyvalent pour accueillir des concerts, des expositions, des associations qui ont besoin de se réunir, accueillir des spectacles, durant les vacances cette salle est modifiée pour devenir un lieu d’accueille des jeunes pour qu’ils puissent y venir se retrouver. En période d’examens, la salle est également modifiée pour réviser. C’est donc un lieu qui permet l’accompagnement vers l’autonomie et la citoyenneté c’est là où se réunit le conseil de la jeunesse.

La mairie propose également un accompagnement financier, comme le passage du BAFA, les carnets de voyage c’est-à-dire les voyages solidaires, les départs en vacances. C’est assez large et nous réfléchissons actuellement à d’autres accompagnements financiers auxquels nous pourrions participer.

Qu’est ce qui différencie selon toi, la politique à destination des jeunes de la mairie de Malakoff comparé à celle d’une mairie de droite ? (Montrouge, Vanves… communes limitrophes)

Je pense que ce qui nous différencie c’est que nous ne sommes pas dans le principe de prestations, le jeune est impliqué dans le processus de création, de réflexion sur ce qui pourrait être le plus adapté à ses attentes. Nous cherchons pour eux le principe de liberté d’action. Notre action ne se résume pas à de la prestation d’animation, notre objectif est d’accompagner le jeune vers l’autonomie dans leur vie personnelle et professionnelle, mais aussi pour qu’il devienne un citoyen dans sa ville, à prendre part à la vie de la cité.

On sait la difficulté qu’ont les mairies à maintenir la qualité de certains services suite aux diverses coupes budgétaires imposées par l’état, cela a-t-il impacté le service jeunesse de la ville de Malakoff ?

Non ! La jeunesse est une des priorités de la mandature de J.Belhomme, le budget jeunesse a même été augmenté ces deux dernières années. Nous pensons que pour éduquer et accompagner à l’autonomie et la citoyenneté il faut mettre les moyens.

En lien avec la question précédente, la mission locale a récemment fermé, est-ce que l’un des objectifs premiers de ces dernières années et de compenser cette fermeture ?

Lorsque la direction territoriale a décidé de fermer la mission locale, nous avons mené une bataille que nous n’avons pu gagner, nous avons quand même plus négocié que la mission locale continue à faire des permanences au sein de l’espace Angela Davis au PIJ, ils y sont présents trois fois par semaine pour pouvoir accompagner les jeunes dans l’insertion professionnelle. Mais en même temps au niveau du PIJ nous avons fait une refonte des missions inhérentes à celui-ci.

Qu’est ce qui caractérise, selon toi, l’action municipale à destination des jeunes à Malakoff en quelques mots/en une phrase ?

Les jeunesses sont nos richesses, les jeunes sont l’avenir de la ville, ils doivent s’approprier la ville, elle leur appartient donc il faut réussir à les accompagner dans cette appropriation. Il faut leur faire confiance !

Quelles sont les perspectives d’actions à destination des jeunes pour la prochaine mandature ?

Travailler sur une meilleure lisibilité et visibilité des actions du service des jeunesses à Malakoff, une étude des besoins sociaux nous a donné une meilleure cartographie, une meilleure vision socio-économique, sociodémographique, j’ai demandé à ce que l’on fasse un focus sur la jeunesse et à partir de cela nous avons pu identifier les différents besoins. Un des travaux que nous allons devoir faire c’est l’adaptation des dispositifs d’accompagnements, et un gros travail sur la tranche des 15-16 qui ne sont pas encore dans l’autonomie totale et il faut qu’on arrive à mieux les toucher et pour cela il faut adapter notre dispositif à leurs attentes. 

Nous avons un fort tissu associatif sur la ville ; nous cherchons à toujours mieux aider les jeunes assos à évoluer, nous avons aussi beaucoup de jeunes artistes, nous cherchons aussi des outils pour les accompagner, travailler à des lieux spécifiques.

Nous avons également un travail à faire sur les réseaux de réussite solidaire, nous sommes en phase de construction, le réseau de réussite solidaire c’est comment mettre en lien les partenaires dans la ville et les jeunes dans leur formation, dans leur insertion professionnelle, dans leur recherche de stage. »

Peut-on dire que l’objectif principal est de réduire les inégalités sociales, et de permettre à chaque jeune de pouvoir s’émanciper malgré les barrières imposées par le système capitaliste ?

Absolument ! L’éducation c’est un investissement ce n’est pas une dépense, on investit pour l’avenir. 

Ce n’est pas qu’une politique du service jeunesse, par exemple en appliquant le quotient familial, en proposant trois maisons de quartier sur la ville alors qu’on pourrait en avoir seulement deux, quand on a quatre centres de vacances, deux lieux pour les jeunes, en créant de la mixité sociale, en les accompagnants dans l’autonomie et la citoyenneté, on réduit les inégalités et on fait en sorte que tout le monde ait accès à l’éducation, aux vacances, au sport, au logement, nous avons toujours mis l’accent sur le logement public, le logement social, nous avons 40 % de logement social sur la ville donc l’objectif c’est qu’à Malakoff, alors que nous sommes en petite couronne de la région parisienne et que les loyers sont très élevés dans le privé et nous notre objectif c’est qu’avec le logement social on puisse permettre aux jeunes malakoffiots qui le souhaite d’y rester.

Un dernier mot ?

Nous nous efforçons de nous questionner en permanence, la jeunesse est tellement différente et évolue tellement vite que si nous ne nous questionnons pas nos politiques publics nous perdrons le fil. Les attentes sont tellement diverses que nous devons être en capacité de répondre à l’ensemble de ces besoins et de ces attentes, mais aussi de se faire rencontrer ces différentes jeunesses qui peuvent s’apporter des choses, c’est donc tout le travail du service jeunesse.


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