Entretien avec Anaïs Escudier, candidate aux élections législatives dans le Var

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Entretien avec Anaïs Escudier, candidate aux élections législatives dans le Var

Dans le cadre de la campagne des élections législatives, nous donnons la paroles aux candidats qui veulent porter la voix de la jeunesse, du progrès et de l’espoir.

Anaïs Escudier a 29 ans et elle est  Attachée Territoriale à La Seyne-sur-Mer dans le Var. Militante PCF depuis 5 ans, elle est également adhérente au MJCF. Elle est candidate aux élections législatives dans la 3ème circonscription du Var.

Avant Garde : Pourquoi es-tu candidat aux élections législatives ?

Anaïs Escudier : Par engagement, pour tirer le fil de mon militantisme vers une autre forme d’action politique.

Même si le contexte ne nous est pas favorable et que nous demeurons minoritaires dans l’immédiat, nous devons avoir la capacité de nous afficher dans l’espace politique devant la justesse et l’utilité sociale de nos revendications. Notre légitimité se forge dans la convergence des luttes sociales et des initiatives politiques.

Les Législatives constituent un levier pour notre intervention : c’est un défi et une nécessité pour les jeunes communistes de s’imposer dans ce cadre électoral-ci.

AG : Quels sont pour toi les grands chantiers du quinquennat à venir ?

AE : Parmi le plus à craindre, et qui lance un signal extrêmement menaçant pour la jeunesse : le démantèlement du Code du Travail et le processus de libéralisation dans lequel l’entraîne le projet Macron. C’est un axe d’intervention prioritaire !

Il nous faut aussi être sensibles au démembrement de nos services publics, asséchés par des réformes territoriales qui les privent de leur vocation sociale, les dégradent et légitiment à terme leur privatisation.

Le projet Macron dans son ensemble ne doit pas essouffler notre vigilance : la prétendue absence de clivage gauche-droite est totalement mensongère. Nous devons avoir la capacité de nous infiltrer dans cette faille : est-ce progressiste et moderne, comme il le prétend, d’ubériser la société, de flexibiliser le travail, de précariser la jeunesse? Il faut dénoncer ce discours rétrograde !

Le vrai renouveau exige la récupération d’une maîtrise sociale et publique de l’argent en faveur d’un développement humain, égalitaire et durable ! Mais ça, qui peut l’entendre dans les castes du système ? Macron n’a rien de novateur: il persiste et signe un projet ultra-libéral.

AG : Et Pour les jeunes ?

AE : Les jeunes sont en permanence marginalisés dans les propositions politiques : ils finissent par constituer une thématique à part, étouffée dans une approche quasi conceptuelle…

Pourtant, « être jeune » c’est avoir le droit à une éducation égalitaire, à une formation qualifiante quelque soit son parcours, avoir le droit de se soigner dignement, avoir le droit de se loger décemment, avoir le droit à la mobilité, avoir accès aux pratiques culturelles et sportives, etc.

Tout cela en disposant de revenus sans avoir l’obligation de travailler pour financer des projets ou formations, ce qui est un obstacle extrêmement inégalitaire.

La question des droits humains, souvent reléguée au second plan, me paraît aussi décisive: être libre de disposer de son corps, de choisir sa sexualité, sans discriminations.

Nous devons continuer à être les portes-voix de cette jeunesse, qui se tient parfois en retrait de la vie politique. Pourtant la question de la jeunesse est ancrée dans le réel, en continue.

AG : De nombreux jeunes sont déçus du résultat de l’élection présidentielle et de la politique gouvernementale qui s’annonce, quel message leur adresses-tu ?

AE : Effectivement, la déception freine l’engagement possible d’une partie de cette jeunesse, qui a parfois la sensation que les dés sont pipés.

Le découragement, le dégoût, l’indifférence deviennent alors une posture quasi défensive face à cette politique qui manipule et méprise les aspirations populaires, notamment celle de la jeunesse.

Mais c’est aussi cette même jeunesse qui se dresse et donne très souvent l’alerte dans les batailles sociales : la riposte contre la loi Travail, malgré le mépris gouvernemental, en est une récente illustration !

Et aujourd’hui, leur capacité à se mobiliser a tout intérêt à se poursuivre : la jeunesse est un levier dans l’action sociale. Les jeunes sont bien plus politisés et alertes qu’on le prétend : ils se sentent concernés même s’ils sont parfois impuissants.

Sans instrumentaliser leur révolte, nous devons alors créer les conditions d’un engagement plus durable de ces jeunes et leur démontrer, par l’expérience de luttes concrètes et immédiates, que s’engager n’est jamais vain.


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