Fabien Roussel, le candidat communiste à la présidence de la République

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Fabien Roussel, le candidat communiste à la présidence de la République

Le 9 mai ont été proclamés en direct sur les réseaux sociaux du PCF les résultats du vote interne des communistes. Pour une participation d’environ 69% dans les conditions difficiles d’exercice de la démocratie interne en période de crise sanitaire, 72,42% ont choisi de se doter d’un candidat communiste et 82,36% ont fait le choix de la candidature de Fabien Roussel parmi les propositions.

Sur 96 fédérations du Parti, 92 ont vu ce choix arriver en tête, parfois à plus de 90%. Malgré les craintes qui avaient pu être exprimées sur une éventuelle division au sein du Parti autour de la stratégie nationale, c’est bien une très large majorité de communistes qui font le choix de se doter tout de suite d’un candidat pour entrer dans l’arène électorale. 

Ses premiers thèmes de campagne : jeunesse, travail et sécurité

À l’issue du vote, le secrétaire national nouvellement désigné candidat du PCF a pu s’exprimer sur ses premiers thèmes de campagne lors de passages médias et d’une conférence de presse le 11 mai dernier. “Je veux faire de cette élection un moment de luttes et de combats pour imposer des idées nouvelles” a-t-il déclaré.

Sur les thématiques de jeunesse dont il veut faire « une grande cause nationale », Fabien Roussel souhaite augmenter de 50 % le budget de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, de limiter à 20 le nombre d’enfants par classe et d’instaurer un revenu étudiant à 850 €/mois. Des mesures pour renforcer la République et pour favoriser le développement et la réussite de tous les jeunes durement frappés par la crise sociale et sanitaire.

Sur la question du travail, Fabien Roussel veut poursuivre et étendre le combat auprès des travailleuses et travailleurs en lutte sur le terrain qu’il a rencontré lors de son « tour de France des entreprises » et qu’il prolonge à l’Assemblée Nationale. En plus de la revalorisation des salaires et des retraites, le candidat communiste souhaite notamment interdire les délocalisations. Un programme qui s’alliera à une nouvelle fiscalité, un retour de l’ISF et une lutte contre les « paradis fiscaux », contre la fraude patronale et la fraude fiscale.

Plus surprenant et notable pour un candidat à gauche, Fabien Roussel s’est rapidement exprimé sur le terrain de la sécurité, argumentant en faveur d’un important recrutement de 30.000 policiers et policières formés et sous statuts qu’il souhaite intégrer à un corps de « police de proximité ». Il a plaidé en faveur d’une présence policière renforcée, mais plus proche des populations dont il estime que les préoccupations en matière de sécurité sont légitimes. C’est une rupture nette avec la politique du chiffre et la casse des effectifs de Police organisés par la droite et qui replace vraiment le lien entre la République et la sécurité au travers des enjeux du rôle des fonctionnaires et du service public. Des mesures qui se distinguent donc de celles du camp réactionnaire, mais qui ne sont pas sans faire débat à gauche, où la thématique a souvent été esquivée. 

En alliant sécurité physique, sécurité sociale, sécurité du travail et de la formation, Fabien Roussel souhaite combattre la récupération opportuniste par la droite du thème sécuritaire lancée depuis Sarkozy dans une course hypocrite à la surenchère répressive, réactionnaire et haineuse dont les objectifs réels restent de masquer la réalité des questions sociales et de fracturer la République en divisant la population. 

La campagne du candidat PCF, premier candidat à l’élection présidentielle depuis 15 ans, se distingue donc déjà par des thématiques originales et jusque-là largement absentes à gauche, qui ne vont pas être sans créer du débat dans ce camp politique encore très fragilisé par le bilan désastreux du mandat Hollande et le fait d’avoir si longtemps évité de mener les débats de fond. Reste à savoir si les jeunes, le monde du travail et les abstentionnistes visés par cette candidature communiste seront en mesure d’être réceptifs à ses thèmes et de s’en emparer pour bouleverser le scénario préétabli de l’élection présidentielle.


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