Face à la précarité étudiante, le gouvernement regarde ailleurs

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Face à la précarité étudiante, le gouvernement regarde ailleurs

Depuis le début de la semaine, les vidéos de la barrière détériorée devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la conférence de Franços Hollande perturbée tournent en boucle dans les médias.

Alors que sont abordés les problèmes sociaux qui touchent une majorité d’étudiants, les caméras demeurent braquées sur des actes minoritaires faits par une poignée d’individus. Et si ces initiatives peuvent être regrettables, elles n’ont rien de dramatique. 

Après la vague d’indignation provoquée par la tentative de suicide d’un étudiant lyonnais, la question de la précarité étudiante est apparue sur le devant de la scène. De nombreux rassemblements ont eu lieu partout en France pour demander de la part du gouvernement une réaction politique. La majorité et la droite n’ont eu pour seules réponses que de monter en épingles ces incidents isolés. Les médias ont suivi, et d’un problème qui touche une part toujours croissante d’étudiants, nous en sommes venus à la médiatisation de quelques images-chocs pour mieux masquer les vrais enjeux. Le cirque médiatique a poursuivi avec des questionnements plus caricaturaux les uns que les autres : 

« Y a-t-il une forme de dictature de la pensée? » ; « Y a-t-il encore une liberté d’expression sur les universités ? »  

La question de la liberté d’expression n’est pourtant pas aujourd’hui le principal problème des étudiants. 

Le principal est évidemment la montée de la précarité. Ce n’est pas quelque chose de nouveau. Un étudiant sur quatre vit avec moins de 500 € par mois. 14 % d’entre eux disent ne pas pouvoir se restaurer au CROUS (ticket à 3 €30). Un sur deux est obligé de se salarier à côté de ses études, le salariat étudiant étant aujourd’hui la première cause d’échec à l’université.

Voila les réels problèmes de l’enseignement supérieur, la soi-disant disparition de la liberté d’expression sur les facs étant un fantasme agité par les réactionnaires pour occulter les vrais enjeux . 


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