Instrumentalisation du syndicalisme lycéen, le coup de com’ du Ministère tourne au vinaigre !

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Instrumentalisation du syndicalisme lycéen, le coup de com’ du Ministère tourne au vinaigre !

L’affaire “Avenir Lycéen”, le syndicat au service de la communication de Jean-Michel Blanquer, au-delà des détournements d’argent public, révèle une manœuvre antidémocratique et autoritaire du ministère de l’Éducation nationale contre les mobilisations lycéennes.

Un “syndicat” créé de toutes pièces par le gouvernement et le ministère de l’éducation nationale en 2018

Le journal Libération a révélé samedi 21 novembre l’origine de la structure pro-Blanquer Avenir Lycéen issue de l’entourage proche du ministère. A l’origine de l’association 4 jeunes dont Maxence Duprez, responsable parisien des Jeunes avec Macron, engagé quelques mois plus tard comme chargé de mission à la direction générale de l’enseignement scolaire

(Ministère de l’Éducation nationale).

Créé à l’époque où Jean Michel Blanquer tentait de passer en force Parcoursup’, la sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur, les réformes des lycées et des baccalauréats, mettant en concurrence établissements et élèves, la voix de la contestation s’élevait alors fortement du côté des lycéens. Ce syndicat aura permis au Ministère de bâillonner la voix des jeunes et d’obtenir un soutien inconditionnel de ces jeunes élus, drivés par son entourage. A la manœuvre, Jean-Marc Huart, ancien Dgesco et actuel recteur de Nancy-Metz, qui aurait accompagné la construction d’Avenir lycéen et piloté le syndicat avec le quatuor de fondateurs.

La découverte du détournement d’argent public fait tomber la supercherie

Mais c’est bien la suspicion de détournement des subventions, accordée à “Avenir Lycéen” qui aura attirée l’attention des médias. En effet, le syndicat aurait reçu en 2019, 65 000€ de subventions, notamment pour la tenue d’un Congrès qui n’aura jamais lieu. Selon un mail que s’est procuré le site d’information “Mediapart” les cadres du Ministère auraient été avertis depuis juillet des dérives financières, mais visiblement cela n’a donné lieu à aucune réaction de la part de quiconque. Mieux, le Ministère aurait de nouveau alloué 20 000€ de fonds à l’organisation pour 2020.

Le problème de fond n’est bien évidemment pas l’allocation de fonds pour permettre de faire fonctionner la démocratie au sein des établissements. Mais bien que cet argent avait pour seul et unique but de financer la communication du Ministère, et de faire taire l’opposition à sa politique éducative.

La légitimité du ministre de l’éducation nationale est mise en cause, celle de ses réformes également

Cette affaire d’Etat remet grandement en question, s’ il fallait encore des preuves de son incompétence, la légitimité du Ministre Jean Michel Blanquer à mettre en place de réelles avancées en matière d’éducation. Passant en force des réformes malgré la contestation majoritaire auprès des premiers concernés. Tant au moyen de répression administrative (tentative de pressions concernant les notes…) que policière lorsque les lycéens s’organisaient pour faire entendre leur voix. 

Et que dire de ces nombreuses réformes qui ont au regard de ces nouveaux faits encore moins de légitimité, si c’était encore possible ? Des réformes contestées par les professionnels de l’éducation aussi bien que par les élèves, passées en force en utilisant des méthodes d’influence et la violence.

La démocratisation des lycées est nécessaire

C’est donc bien la question de la démocratie lycéenne qui doit être reposée. Il faut repenser les cadres démocratiques et les instances représentatives dans lesquels ces jeunes se retrouvent seuls, livrés à eux même et font office de “caution jeunes” à qui on ne donne aucun poids réel. Il faut impérativement redonner toute leur place et créer les cadres afin que les élus lycéens puissent s’exprimer librement et sans entraves. Mais également exiger que la répression, qu’elle soit administrative ou policière cesse, les lycéens doivent pouvoir s’exprimer et mener une véritable vie démocratique au sein de leurs établissements.


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