L’Assemblée et les 7 groupes parlementaires

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L’Assemblée et les 7 groupes parlementaires

Malgré la majorité écrasante dont dispose Macron à l’Assemblée Nationale, les députés se sont répartis en sept groupes. Tour d’horizon du nouveau paysage parlementaire.

La majorité présidentielle

Avec 313 membres dont 4 apparentés le groupe LREM distance largement les autres forces. Ce groupe dispose à lui seul de la majorité absolue. Il dispose même d’une marge confortable de 24 députés supplémentaires en plus  des 289 requis.

Il est dirigé par Richard Ferrand, député du Finistère, fidèle de la première heure de Macron et évincé du gouvernement suite aux révélations sur la curieuse opération immobilière effectuée alors qu’il était à la tête des mutuelles de Bretagne.

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Ce groupe dispose également de la présidence de l’assemblée, en la personne de François De Rugy député de Loire Atlantique.

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L’opposition de droite

Fort de 100 députés dont 5 apparentés, le groupe Les Républicains est dirigé par Christian Jacob, qui occupe ce poste depuis novembre 2010. Le cinglant échec de la droite aux élections a entraîné une diminution du nombre de députés dans son groupe.

Ce groupe souffre de divisions assez marquées, le président du groupe est loin d’avoir fait l’unanimité, un proche de Bruno Le Maire (actuellement ministre de l’économie)  lui contestant la présidence. Plus embêtant encore une partie des députés LR ont choisi d’aller siéger dans un autre groupe avec l’UDI.

Affaibli et divisé, le groupe LR devrait radicalement changé de comportement par rapport à la précédente législature. L’outrance et l’opposition systématiques qui le caractérisaient, devraient céder à des positions plus nuancées et surtout moins unanimes au sein du groupe. Lucide, Christian Jacob déclare que seront votés :

” les projets de loi qui vont dans le sens de nos valeurs et de nos convictions et qui sont au service de l’intérêt général “

La majorité présidentielle 2

Pour la première fois de son histoire, le Modem dispose d’un groupe à l’Assemblée. Avec 47 députés dont 4 apparentés c’est le troisième groupe en terme de nombre. Obtenu grâce au meilleur accord électoral jamais obtenu, certains de ses membres se sont rendu célèbres grâce à la fulgurance progression électorale que leur a conféré l’étiquette “En marche”.

Marielle de Sarnez, l’éphémère ministre des affaire européenne, qui prétendait prendre la présidence du groupe a dû finalement la laisser à Marc Fesneau député du Loir-et-Cher.

Le groupe a déclaré, qu’il votera la confiance au gouvernement, mais tient à préciser que sa loyauté ne se fera pas au détriment de sa liberté d’expression. Il ne reste plus qu’à déterminer ce que peut bien apporter le Modem au débat public.

La majorité présidentielle 3

Improbable mélange de députés UDI et de député LR dont le principal point commun semble être une même ambition ministériel. Il a pris le curieux nom de “Constructifs”, sans que l’on puisse déterminer s’il s’agit de construire autre chose que leur carrière.  Le groupe bénéficiera (ou pas) de la double présidence de Franck Riester (LR) et Stéphane Demilly (UDI).

Bien que le groupe ait déjà annoncé qu’il votera la confiance au gouvernement Philippe, il s’est tout de même inscrit en tant que groupe d’opposition pour espérer prendre les places réservées à cette dernière à l’Assemblée. Ce qu’a réussi Thierry Solère en se fait élire grâce aux voix de la majorité présidentielle troisième questeur de l’Assemblée, traditionnellement réservé à l’opposition.

En plus d’avoir fâché leurs anciens camarades de LR, ils ont aussi fâché leurs collègues de l’UDI qui espéraient récupérer la présidence de la commission des finances et craignent que par jeu d’équilibre elle soit donnée au groupe LR.

L’ambition est rarement un bon ciment, il est tout à fait possible que ce groupe improbable disparaisse d’ici peu.

L’opposition de gauche

Bien qu’ayant réussi la performance de diviser par 10 leur nombre de député, le PS demeure le premier groupe de “gauche” à l’Assemblée Nationale. Fort de 31 membres  dont 3 apparenté et présidé par Olivier Faure qui retrouve son poste.  Sa tâche devrait être considérablement simplifié.

Comme le nom ne le laisse pas entendre, ce groupe se revendique de l’héritage du précédent quinquennat ce qui représente un certain courage ou une inconscience.

Le groupe déclare souhaiter :

“la réussite du quinquennat parce que c’est l’intérêt supérieur de la France et des Français. Nous apporterons notre concours à toutes les réformes qui font progresser la justice sociale et fiscale, les droits et libertés des citoyens, la reconstruction du projet européen, la sécurité de tous face au terrorisme, et qui placeront notre Nation à l’avant-garde de l’action pour les enjeux de long terme comme la lutte contre le dérèglement climatique et pour la défense des droits humains dans la mondialisation.”

Tout en précisant que le groupe sera :

“une force libre et indépendante qui saura exprimer fortement ses différences et ses alternatives, texte par texte, loi par loi, chaque fois que la majorité parlementaire voudra décider un recul des droits sociaux et de notre modèle social, une évolution libérale de la marche du pays, une pratique centralisée et autoritaire du pouvoir. “

On aurait aimé qu’ils en fassent autant lors du précédent quinquennat.

Le vote de confiance risque d’être une dure épreuve pour ce groupe, la direction démissionnaire du PS a appelé à ne pas voter la confiance, certains aimeraient voter contre quand d’autres se font élire en proclamant leur soutien à Macron.

L’opposition de gauche 2

Avec 17 députés, la France Insoumise a réussi son pari et peut former un groupe avec ses seuls membres. Fortement remarqué par les déclarations de Jean Luc Mélenchon, ils ont également souhaité se distinguer sur plan vestimentaire en refusant de porter une cravate.

Ce groupe souhaite incarner l’opposition de gauche au gouvernement. Son emblématique député François Ruffin s’est ainsi fait remarqué en ne se levant pas pour saluer l’élection du président de l’assemblée.

Dans sa déclaration politique le groupe écrit dans un style robotique qui rappelle les borgs de Star Trek :

“Nous sommes la France insoumise, groupe parlementaire d’opposition au gouvernement de la nouvelle majorité présidentielle, opposition à l’oligarchie qui gouverne les institutions, l’économie et les médias.

Notre programme est l’Avenir en commun, notre méthode la Révolution citoyenne.

Nous agissons pour fonder une 6e République dont le peuple lui-même définira le contenu en Assemblée constituante.”

Les députés communistes

Malgré le passage de 7 à 11, les députés communistes ont dû à nouveau chercher des alliés pour constituer un groupe. Conduit par André Chassaigne c’est avec 5 députés ultramarins qu’ils ont pu composer un groupe technique, inscrit dans l’opposition.

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Fort de leur expérience de l’année passée face à la loi travail, nous leur faisons confiance pour représenter les intérêts populaires. Le président de groupe a d’ailleur déjà asséné une tirade devenu virale à la majorité triomphante qui s’est, contre la coutume, conserver les six vice-présidence de l’Assemblée Nationale. Au-delà de l’aspect traditionnel, des ordonnances, à la réunion du Congrès, Macron affiche un mépris de plus en plus manifeste du pouvoir législatif.

 

 


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