Le 14 juillet, faut-il rester dans son lit douillet ?

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Le 14 juillet, faut-il rester dans son lit douillet ?

Notre fête nationale tombant en pleine période de congés des juillettistes (les meilleurs des vacanciers), nombre d’entre nous se demandent s’il est nécessaire de célébrer cette date. Pourtant fervent défenseur du camping pendant le mois de Julius, je crois nécessaire de rappeler pourquoi, pour les révolutionnaires, cette date ne doit pas être délaissée, au risque que nos ennemis se l’approprient.

Pour vous convaincre, nul besoin d’user de subterfuges, l’histoire seule de cette fête suffit.

Que fête-t-on le 14 juillet ? Fête-t-on la prise de la Bastille, qui est l’aboutissement d’un mouvement insurrectionnel, commencé le 11 juillet 1789 par la destruction de 4⁄5 des barrières d’octroi (taxant les marchandises entrantes) entourant Paris ? Ou bien est-ce la fête de la fédération du 14 juillet 1790 devant symboliser l’union du Roi et du peuple français ? La loi ne précisant rien, libre à nous de choisir. Le mien est fait, le 14 je fêterai la prise de la Bastille.

Le peuple français entre dans son histoire

Et quand nous attendons patiemment le feu d’artifice et le pot fraternel qui le suit (voir le précède), voilà qu’une nouvelle difficulté survient. Elle est soulevée par les mêmes qui refusent tout héritage d’une révolution ayant fait couler le sang. Pour eux, la violence des événements du 14 juillet entacherait la date.

Certes, la tête du gouverneur Jourdan de Launay roula alors que ce dernier s’était rendu. Il est vrai que cet épisode de l’histoire fut pour certains, peut-être, douloureux. Mais cette violence n’était pas gratuite, le Roi amassant depuis début juin des troupes étrangères aux portes de Paris, faisant planer le risque d’une répression violente de la capitale. 

Ne pas commémorer cet événement par refus des moyens violents utilisés revient à refuser aux révolutionnaires l’état de légitime défense qui était le leur au moment des événements de juillet 1789.

Enfin, ces jours d’été marquent l’entrée du peuple français dans son histoire. Cette entrée ne se fit pas sans mal, mais qu’importe. En tant que révolutionnaires, nous avons là l’occasion de nous saisir d’un fait historique que tous les Français connaissent pour nous l’approprier et, grâce à lui, propager nos idées révolutionnaires actuelles.


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