L’édito du mercredi par Antoine Guerreiro

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L’édito du mercredi par Antoine Guerreiro

Université : le combat continue

La loi “Orientation et Réussite des étudiants” a été promulguée jeudi dernier par le président de la République, après son adoption définitive par le Parlement. Le débat public était bien bordé, la majorité parlementaire acquise, le renfort idéologique de la droite assuré. Les  recours déposés par le groupe communiste au Sénat, devant le Conseil d’Etat comme devant le Conseil constitutionnel, ont été rejetés l’un après l’autre. La résistance menée depuis décembre par les parlementaires communistes ne pouvait sortir victorieuse du processus législatif, en tout cas pas sans une mobilisation hors-normes des lycéen.ne.s et étudiant·e·s. Du point de vue institutionnel, Macron l’a donc emporté, et a imposé sa réforme instituant la sélection à l’entrée.

Reste que dans la vraie vie, hors des hémicycles, les conséquences de la réforme vont maintenant frapper de plein fouet des milliers de jeunes. Selon un rapport publié hier par l’Unef, cette année 300 000 bachelier·e·s n’auront pas d’inscription dans la filière de leur choix, et 34% des filières deviendront fortement sélectives (un taux qui atteint 67% pour la seule Île-de-France !). Le gouvernement risque donc de se heurter aux conséquences réelles de ses politiques.

Reste également que loin de l’attention médiatique, la mobilisation étudiante continue. C’est un fait à souligner : malgré le découragement général et les défaites successives essuyées lors des derniers mouvements sociaux, une part non négligeable de notre génération continue à contester les politiques gouvernementales. Hier 2 500 étudiant·e·s étaient par exemple réuni·e·s en plein air sur le campus du Mirail à Toulouse, pour voter la poursuite du mouvement contre la fusion de leur établissement et contre la sélection.

Des signes encourageants pour la suite, puisque les 15 et 22 mars le mouvement social s’est à nouveau donné rendez-vous contre la politique de Macron. Cette fois les étudiant·e·s et lycéen·ne·s ne seront pas seul·e·s : retraité·e·s, enseignant·e·s, puis cheminot·e·s et fonctionnaires les rejoindront dans les rues. Sur les campus, les étudiant·e·s communistes peuvent jouer un rôle central, en élargissant le nombre d’étudiant·e·s mobilisé·e·s, en présentant nos propositions, en invitant sans cesse à l’engagement. Ne baissons pas les armes : la tâche est complexe, elle est éreintante, mais c’est la seule qui puisse, pour l’avenir, porter ses fruits.


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