Les Jeunes communistes dévoilent leur plan contre les violences entre jeunes

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Les Jeunes communistes dévoilent leur plan contre les violences entre jeunes

Ces dernières semaines ont été marquées par des affaires tragiques de violences entre jeunes. Gabriel Attal a présenté jeudi 18 avril des premières mesures pour endiguer ce fait de société. Comme on pouvait s’y attendre, le Premier ministre a livré un discours aux relents autoritaires et martiaux, enchaînant les propositions réactionnaires, irréalistes qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à celles du Rassemblement national. Face à cela, les Jeunes communistes ont présenté leur propre plan de lutte contre les violences entre jeunes. 

“Des multiples réponses pour un problème complexe”

Composé de 7 grands axes, le plan des Jeunes communistes souhaite “s’attaquer au problème sous toutes ses dimensions” selon Assan Lakehoul, Secrétaire général du MJCF. “On a d’un côté, un gouvernement qui instrumentalise le problème pour avancer vers le tout répressif et l’autoritarisme, et, de l’autre, certains à gauche qui refusent de voir le problème et le nient. Nous, on a choisi d’assumer le problème, mais d’apporter des réponses crédibles”. 

Sept grands chantiers sont donc proposés par les Jeunes communistes. “On pourrait les résumer en trois grands points” résume Assan Lakehoul : le développement des services publics, la lutte contre le communautarisme et le fait religieux et la lutte contre les trafics. 

Pour le premier volet, l’organisation de jeunesse revendique de renforcer les moyens pour l’Aide sociale à l’enfance en recrutant plus de travailleurs sociaux, afin de “garantir à chaque jeune qui en a besoin un accompagnement social de qualité”. “Un mineur délinquant ou violent est avant tout un mineur en danger” prévient le dirigeant communiste, assistant social de formation. “Il faut donc permettre à ces jeunes d’être pris en charge”. Côté Éducation nationale, le MJCF revendique aussi des recrutements, ici, d’AED afin renforcer les liens entre adultes et jeunes, permettant d’éviter ou d’anticiper les difficultés. Au-delà, ils appellent à redonner des moyens à l’Éducation nationale afin qu’elle puisse assurer sa mission de former des citoyennes et citoyens, aujourd’hui rendue impossible par les coupes budgétaires. 

Récemment, en toile de fond de plusieurs actes de violences entre jeunes, les Jeunes communistes veulent s’attaquer à ce qu’ils nomment “le retour du fait religieux” en proposant une mesure choc : l’interdiction des comptes de religieux sur les réseaux sociaux qui prônent des discours sexistes, homophobes et obscurantistes. “Dans l’espace public, la religion ne peut que diviser” déclare Assan Lakehoul. “Les imams ou les catholiques traditionalistes qui prônent impunément sur les réseaux sociaux des valeurs moralistes et rétrogrades, qui entretiennent la violence ne doivent plus pouvoir s’exprimer librement. Ces comptes entretiennent la violence puisqu’ils invitent à l’intolérance. ” Pour Léna Raud, secrétaire nationale de l’Union des étudiants communistes, “cette recrudescence des faits religieux touche particulièrement les femmes et leur liberté. Dans le terrible meurtre de Shemseddine, ce sont des hommes qui ont décidé qu’il n’était pas acceptable que ce jeune garçon parle de sexualité avec une jeune fille de son âge”. Voilà pourquoi les jeunes communistes incluent l’éducation à la vie sexuelle et affective à leur plan contre les violences. “Il faut en finir avec le contrôle du corps des femmes et de leur sexualité. Ce n’est pas aux hommes, sous couvert de religion, de leur dire ce qu’il est bien de faire ou non”.

“Refaire société”

Au-delà, c’est à “tous les communautarismes” que veulent s’attaquer les Jeunes communistes. “De plus en plus, les gens restent vivre entre eux. C’est la faute aux services publics qui ne sont plus là, à la pauvreté qui se généralise, à l’école qui n’arrive plus à faire se sentir à chaque jeune membre à part entière de notre République” témoigne Léna Raud, “Il faut donc refaire société, ensemble”. Pour la responsable étudiante, cela passe par donner des moyens pour tous les services publics, mais aussi l’interdiction des écoles privées hors contrat “qui ne fabriquent que de l’entre soit et du séparatisme”. Dans une perspective plus large, le MJCF souhaite “créer des espaces de rencontres entre les jeunes” pour lutter contre la défiance entre groupes de jeunes. 

Enfin, Assan Lakehoul insiste sur le dernier point de leur plan, la lutte contre les trafics. “Il faut s’attaquer aux gros bonnets, à ceux qui permettent que ces trafics existent et pourrissent la vie des jeunes : les têtes de réseaux, les banques qui font du blanchiment et les états qui laissent faire”. Des revendications qui font un écho évident à “l’appel de Marseille” impulsé par le sénateur communiste Jérémy Bacchi et rejoint par des associatifs et des artistes. 

“Finalement, ce que l’on veut montrer avec ce plan, c’est que c’est la société libérale et la casse des services publics qui produisent cette violence” conclue Léna Raud. “Notre plan propose donc de s’attaquer à ce problème. Chaque mesure prise individuellement peut paraître faible, mais si l’on prend dans son ensemble, c’est un véritable projet de société que l’on propose, et qui changerait les choses dans la durée. 


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