« Nous ne voulons pas de ça ici »

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« Nous ne voulons pas de ça ici »

Hier s’est tenu le traditionnel débat d’entre-deux tours. Pour la deuxième fois consécutive, ce débat opposait Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Depuis le début de cette campagne présidentielle, c’est la première fois que le candidat-président s’est trouvé dans un débat contradictoire. 

Non sans un certain talent, Marine Le Pen a quant à elle démontré tout au long du débat que son incompétence n’avait d’égal que sa xénophobie. 

Ce débat vient confirmer mon vote du 24 avril. Au second tour de l’élection présidentielle, je vote contre Marine Le Pen avec le seul bulletin à ma disposition : celui d’Emmanuel Macron. Pourquoi vais-je mettre le bulletin Emmanuel Macron le 24 avril prochain ? Non pas par conviction. Après cinq années de casse de service public et de mépris pour notre modèle social, comment le pourrais-je ? Il ne s’agit pas de voter pour Macron, mais bien contre Le Pen. 

Un vote sans aucune ambiguïté et en connaissance de cause pour empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir. Car si on sait quand l’extrême droite peut prendre le pouvoir, on ne sait pas quand il le rendra. L’arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée marquerait une régression sans commune mesure pour notre pays

L’extrême droite au pouvoir dans le monde, c’est le recul des droits des femmes, l’interdiction de l’IVG en Pologne, c’est la répression contre les personnes LGBT en Russie, le recul de la liberté de la presse en Hongrie ou encore la censure d’intellectuels au Brésil. Plus généralement, c’est la répression contre les contestations et toute forme d’opposition du pouvoir. Il n’y a pas un seul pays au monde où l’extrême droite a permis d’améliorer le quotidien des travailleurs. Stop aux faux-semblants, Marine Le Pen n’est en rien la candidate des travailleurs, en plus d’être la candidate de la haine, elle est celle du mensonge, et de la régression sociale. 

Nous ne voulons pas de ça ici. Alors, le 24 avril prochain, refusons l’extrême droite, infligeons-leur un revers historique, ne leur permettons pas de détruire notre République. 

Un acte difficile

Bien évidemment, je comprends ceux qui nous disent qu’ils se rendent malades d’être de nouveau confrontés au même choix qu’il y a 5 ans. J’en fais partie. Mettre un bulletin Emmanuel Macron dans l’urne, celui qui a précarisé la jeunesse, mis en place la sélection à l’université, celui qui a défendu avec zèle les intérêts des patrons et des plus riches : voilà un acte infiniment difficile. 

Alors oui, je comprends parfaitement que l’on puisse se dire : à quoi bon voter Emmanuel Macron alors qu’il est lui-même responsable de la montée de l’extrême droite ? Mais j’aimerais vous dire ceci : cette fois-ci il y a une différence. Cette fois-ci, nous avons planté les graines d’une gauche capable de gagner. Une gauche qui ne stigmatise pas une partie de la population parce qu’elle n’a pas d’autre choix que de prendre sa voiture, une gauche qui ne fait pas huer les scientifiques et qui sait combien nos principes d’égalités, de justice, de fraternité et de laïcité sont essentiels dans notre pays. C’est cette gauche-là qui pourra gagner, car elle rassemble plutôt qu’elle divise.

Avec Emmanuel Macron, notre ennemi est connu : nous l’avons combattu pendant 5 ans, et sommes même parvenus à le mettre en échec sur sa réforme des retraites. Nous le referons. 

Alors oui, utilisons le bulletin Emmanuel Macron dans deux semaines. Pas par conviction. Pas par espoir. Sans aucune illusion. Mais avec détermination, et avec courage. Avec la détermination d’empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir demain. Car faire gagner la gauche dans le pays, conquérir de nouveaux droits pour les jeunes ne pourra pas se faire avec l’extrême droite à l’Élysée.


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