Parcoursup, les changements pour 2019

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Parcoursup, les changements pour 2019

Bousculé par les gilets jaunes, mais également la mobilisation lycéenne de décembre, le gouvernement livre une version 2019 de Parcoursup quelque peu revue.

Le gouvernement avait l’année dernière passé en force sa nouvelle plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur, mise en place avant même que la loi le prévoyant ne soit votée. Plus de la moitié des candidats ont dû attendre des semaines, voire des mois, pour recevoir une première réponse positive, le tout dans l’angoisse de listes d’attente interminables. L’absurdité de Parcoursup avait été poussée jusqu’à ce que la fin de la procédure tombe après la rentrée de centaines de formations… Le gouvernement a quelque peu revu sa copie.

Les changements de Parcoursup version 2019

La période de la phase principale est considérablement réduite. Elle s’étirait jusqu’au 5 septembre en 2018, désormais elle sera clôturée le 19 juillet.

Des informations supplémentaires seront disponibles pour les candidats, notamment le rang dans la liste d’attente du dernier appelé pour une formation en 2018. Une information dont l’utilité est contestable et dont le but premier semble de forcer les candidats à accepter une autre formation pour fluidifier un système mal pensé.

Officiellement les voeux ne seront toujours pas hiérarchisés, cependant une fois les résultats du bac connus, les candidats pourront paramétrer un répondeur automatique en… hiérarchisant leurs voeux. Une mesure qui devrait accélérer fortement l’acceptation définitive des voeux qui a été l’un des principaux freins l’année dernière. Impossible toutefois de savoir quelle proportion d’élèves a eu son premier choix, comme c’était possible avant.

Un certain nombre de formations font leur entrée sur la plateforme, c’est notamment le cas des formations de soin infirmier, ou encore des instituts régionaux du travail social, ainsi que certaines écoles d’ingénieurs. Les instituts d’études politiques conservent pour l’instant leur spécificité dû à leur accès sur concours. De nombreuses doubles-licences sont également toujours absentes de la plateforme. Ces dernières sont utilisées comme filières d’excellence par certaines universités, puisqu’elles n’ont pas à respecter les règles de sectorisation académique.

La fin de la sectorisation en Ile-de-France

L’Ile-de-France est divisée en trois académies fortement inégales. Paris qui a peu d’élèves mais concentre la grande majorité des places en enseignement supérieur, Créteil et Versailles, chacune ayant beaucoup d’élèves mais proportionnellement peu de places dans l’Enseignement supérieur. Les élèves de banlieue étaient traités comme des élèves hors-académie pour accéder aux formations parisiennes. Une mesure discriminatoire d’autant plus injuste que de nombreuses facs parisiennes sont bien plus accessibles que celles de leur académie du fait de l’organisation des transports collectifs.

Le gouvernement a nié ce problème pendant toute l’année 2018, expliquant à grand renfort de chiffres que la situation en 2018 était meilleure qu’en 2017. Finalement les trois académies seront traitées comme une seule en 2019, un recul qui vient invalider le discours gouvernemental.

Des algorithmes locaux discriminatoires ?

Les universités devant traiter un grand nombre de dossiers ont mis en place des algorithmes, ce sont eux qui sur la base des dossiers numériques, classent les candidats. Ils le font en fonction des attendus, mais aussi sur d’autres critères, que la loi leur permet de conserver secrets. Le sénateur communiste Pierre Ouzoulias dénonce depuis des mois cette situation, notamment dans le cas d’un critère “d’établissement d’origine” et a obtenu gain de cause auprès du défenseur des droits.

Ce dernier a déclaré que ces algorithmes devaient être rendus publics. Il a également indiqué que tout critère tenant compte de l’établissement d’origine pouvait être assimilé à une pratique discriminatoire. Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, avait défendu le secret de ces algorithmes à l’Assemblée Nationale, se rangera-t-elle à l’avis du défenseur des droits ?

Le calendrier

14 mars : dernier jour pour ajouter ses voeux

3 avril : dernier jour pour compléter ses candidatures

15 mai : premières réponses

19 juillet : fin de la procédure principale


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