Edito : Pas de vacances pour les ordonnances

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Edito : Pas de vacances pour les ordonnances

Aujourd’hui la commission mixte paritaire se réunit pour décider comment casser les droits des travailleurs. Cette commission composée de 7 députés et autant de sénateurs doit permettre de trouver un compromis entre la version de la loi d’habilitation votée par l’Assemblée Nationale et celle votée par le Sénat.

Le Sénat, où LR a la majorité, a adopté la loi d’habilitation en y intégrant des mesures explicites là où l’Assemblée a voté un texte extrêmement flou donnant toute latitude au gouvernement.  

La droite a l’occasion du passage du texte devant le Sénat a tenu à montrer qu’elle existait encore. Elle a donc multiplier l’adoption d’amendement visant à “durcir” le texte. En vérité, à cours d’idées, les sénateurs se sont contenter d’écrire noir sur blanc les dispositions envisagées par le gouvernement.

Il est peu probable que la commission parvienne à trouver un terrain d’entente. Les députés de la majorité présidentielle n’ayant pas jugé bon de respecter la tradition de donner 3 places à l’opposition dans la délégation.

Il semble d’ailleurs que le groupe REM s’emploie à saboter tout débat à l’Assemblée Nationale. On aurait cependant bien tort d’y voir de l’amateurisme comme on peut le lire régulièrement. Le président a régulièrement montré son mépris pour le débat parlementaire et plus généralement pour l’institution. Il s’est, par ailleurs, engagé à diminuer le nombre de parlementaires.

Ce n’est pas non plus un hasard si la première loi emblématique est une loi d’habilitation donnant le pouvoir législatif au gouvernement. Gardons également en tête la mise en scène de la loi de “moralisation”. La plupart de ses mesures sont largement anecdotiques et s’inscrivent dans l’évolution de l’ensemble des institutions vers des fonctionnements plus transparents.

En faisant le choix d’en faire un événement, le Président de la République vient finalement jeter la suspicion sur les députés et par là, entame la crédibilité d’une institution dont il ne veut pas.

Ce procès en incompétence est tentant mais finalement contre-productif. A chaque fois qu’il est reproché à un député de la majorité présidentielle son inexpérience, c’est une nouvelle occasion pour lui de la faire valoir. Il est inutile de reprocher à une femme ou un homme d’être un novice, quand c’était son principal argument de campagne !

Pendant que le cirque de l’Assemblée Nationale est abondamment commenté, le Président continue la mise en place de ses mesures antisociales.  La casse du code du travail ou la baisse des APL sont autant de mauvais coups qui tombent sur les classes populaires, et ce malgré la prétendue incompétence de la majorité.


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