PLF 2018, c’est pas du PNL

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PLF 2018, c’est pas du PNL

Derrière l’acronyme PLF, il faut comprendre Projet de Loi de Finance. Chaque année, le gouvernement est chargé de proposer un budget au parlement. Le premier du quinquennat Macron, s’inscrit dans son offensive libérale.

QLR – Que Les Riches

L’impôt de solidarité sur la fortune est régulièrement critiqué depuis des années par les libéraux. Il s’agit d’un impôt par tranches sur le patrimoine net. Le patrimoine net est constitué de l’épargne et des possessions meubles et immeubles, c’est à dire l’argent sur les comptes, les bien immobiliers, les parts dans les entreprises etc.

Cet impôt qui s’attaque un tout petit peu à l’accumulation de patrimoine concentre toutes les attaques. Sarkozy l’avait sérieusement amputé en instaurant le fameux bouclier fiscal. Hollande l’avait remis en place avant de se faire taper sur les doigts par le Conseil Constitutionnel.

Aujourd’hui Macron le supprime pour le remplacer par un impôt sur la fortune immobilière. Le but affiché est de favoriser les investissements productifs et utiles. Face à la question de savoir en quoi la possession d’un yacht pouvait être utile, le rapporteur de la loi a annoncé que la loi évoluerait.

En sus de cet impôt sur le patrimoine immobilier, un prélèvement forfaitaire unique de maximum 30% viendra taxer les revenus issus du capital. Ce qui représente surtout le moyen de limiter à 30% maximum l’imposition sur les revenus du capital quand l’impôt sur le revenu peut aller lui jusqu’à 45% pour les plus hauts revenus.

Jusqu’au dernier euro

En parallèle, pour financer ces mesures, le gouvernement augmente la Contribution Sociale Généralisée qui s’applique aux salaires, pensions de retraites, allocations chômage, ainsi que les revenus issus du patrimoine.

Cette mesure vient directement amputer les revenus de millions de français. Le gouvernement argue que cette hausse est compensée par la baisse des cotisations chômage et maladie. Cependant cette dernière interviendra en deux temps et par définition ne concerne que les salariés du privé.

Pour les fonctionnaires et les retraités, il s’agit d’une perte nette.

Perte nette également pour les bénéficiaires des aides au logement qui se sont vues une première fois amputées de 5€ cet été et devraient l’être à nouveau si on en croit les annonces gouvernementales.

L’exonération de la taxe d’habitation n’interviendra pas non plus immédiatement contrairement aux premières annonces. De plus il reste la question de la compensation pour les collectivités territoriales. Bien qu’injuste, cet impôt finance de nombreux services publics locaux qui risquent de pâtir de sa suppression pure et simple.

La finance ou rien

Un certain nombre de ces mesures sont vantées par le Président de la République pour faire de Paris la première place financière d’Europe à la suite du Brexit. C’était déjà dans ce but qu’il avait avorté la taxe sur les transactions financières journalières qui visait le “trading haute fréquence”.

Dans la même veine, la taxe sur les salaires et l’impôt sur les sociétés sont dans le viseur du gouvernement. Pour attirer quelques traders et leur activité destructrice, Macron semble prêt à sacrifier tout le modèle français de protection sociale et de services publics.


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