11 joueurs et pas de ballon

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11 joueurs et pas de ballon

Pour la première fois un débat télévisuel va opposer l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle. Le format est pour moins étrange avec 11 candidats et deux journalistes. En 3h30 de débat, chacun des candidats aura 17 minutes de temps de parole.

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Le temps de parole

L’égalité stricte du temps de parole entre les candidats ne vaut plus que pour la campagne officielle ( 15 jours avant l’élection) et que la période précédente se contente d’une équité. [http://www.humanite.fr/temps-de-parole-linegalite-institutionnalisee-631403] Le débat précédent n’avait ainsi réuni que les cinq candidats les plus hauts dans les sondages d’opinion.

Cette nouvelle règle du décompte du temps de parole était demandée par les principaux groupes médiatiques qui regrettaient d’être obligés de faire venir des candidats moins vendeurs pour leurs audiences. On note aussi que le CSA (conseil supérieur de l’audiovisuel) n’a pas vraiment de pouvoir sur les médias web et surtout les mises en avant de contenus par les moteurs de recherche, notamment Google Actualité.

Le débat

Donc ce soir l’égalité semble respectée, les onze candidats seront bien présents. La question qui vient à l’esprit est celle de l’intérêt d’un tel format. La longueur du débat et le nombre de participants risquent de ne pas aider au débat d’idée. Trois thématiques sont retenues : comment créer des emplois ? Comment protéger les Français ? Comment mettre en œuvre votre modèle social ? Et donc avec environ un quart d’heure de temps de parole par candidat, on se retrouve avec 5 minutes par candidats et par sujet.

On espère que les politiques à l’égard des jeunes transparaitront de ces thématiques, avec un quart de chômeurs, une grande insécurité d’emploi et pour partie une exclusion du modèle social, les jeunes peuvent même être le fil conducteur de ce débat.

On imagine aisément en revanche qu’avec 11 candidats sur le plateau les audiences Cnews et BFMTV devraient être bonnes. On imagine également que les petites phrases seront au rendez-vous et donneront un fort écho médiatique à cette prestation. Les journalistes nous promettent du concret. On l’espère également.

Après une campagne politique matricée par les affaires qui accablent les candidats de la droite et l’extrême droite, il y a besoin d’un débat politique pour remettre au centre de l’élection qui arrive les enjeux du quotidien.

Un concours de tribuns

Ce soir, onze candidats seront à la télé, sur un même plateau mais avec des objectifs très différents. Le jeu est fait ainsi que ce ne sont pas les grandes idées, les grandes visions ou les grands projets qui en ressortiront. Donc chacun sait qu’il faudra qu’il profite de l’exposition médiatique faire ressortir sa personne plutôt que ses idées.

L’enjeu n’est donc pas le même selon les candidats. La présence de certains semblent être leur simple existence médiatique sans volonté de conquête du pouvoir. Alors que d’autres viennent défendre à plusieurs les intérêts des dominants.

Ces débats ont peut-être plus l’intérêt de faire ressentir de l’affection pour un candidat que de permettre une adhésion éclairée à ses propositions. Le problème de la sympathie c’est qu’elle est volatile. Quand un tiers des électeurs n’est toujours pas certains d’aller voter, il n’est pas dit qu’une punchline entendue un mardi soir le fasse changer d’avis.

Alors que l’affrontement du second tour se profile entre libéraux et fascistes, il est nécessaire de continuer le débat d’idée et de porter la voix de tous ceux qui ont intérêt au changement. Les talents d’orateur de Mélenchon trouveront peut être ici leur meilleure utilité.


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