Réforme des retraites : l’incompréhensible rejet du Référendum d’initiative partagée

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Réforme des retraites : l’incompréhensible rejet du Référendum d’initiative partagée

Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel a rejeté la deuxième demande de RIP sur le recul de l’âge de la retraite. La justification semble néanmoins hors-sol.

Anticipant ce nouveau rejet, les organisations syndicales ont prévu une journée nationale de grève interprofessionnelle le 6 juin. La mobilisation de la classe travailleuse et des jeunes permettra de mettre la pression sur les députés qui devront s’exprimer le 8 juin sur la proposition de loi du groupe LIOT visant à abroger la réforme des retraites.

Lors du premier rejet du RIP, les Sages avaient mis en avant de manière assez absurde que les conditions d’un RIP pour maintenir l’âge légal à 62 ans n’étaient pas réunies tant que la loi le repoussant à 64 ans n’avait pas été promulguée. Cette décision précédait pourtant de quelques heures la promulgation de la loi par Emmanuel Macron.

Cette fois, le Conseil a encore invoqué que le RIP ne porte pas sur une réforme à la date de la saisine, bien que la loi ait été promulguée entre-temps. Pour demander de nouveau une procédure de RIP sur cette question, il faudra respecter le délai d’un an après la promulgation de la loi.

L’enjeu du RIP était de permettre aux Français, toujours majoritairement opposés à la réforme des retraites et massivement mobilisés, de s’exprimer démocratiquement après le passage sans vote de la loi. Une campagne de longue haleine aurait eu lieu afin de recueillir 4,8 millions de signatures.

La décision du Conseil constitutionnel paraît incompréhensible quand il est évident que l’exécutif a abusé de ses pouvoirs exorbitants pour valider une réforme contre l’avis de tous. 

Elle montre que les institutions de la Ve République sont aveugles à la volonté populaire et à la démocratie sociale en bornant l’expression démocratique à une élection majeure tous les cinq ans. Les citoyens ont ainsi peu de poids sur l’exercice du pouvoir une fois que celui-ci a été confié au président de la République.

Face à ces institutions périmées, la seule issue politique pour la classe travailleuse reste la mobilisation sociale large et massive. Rendez-vous le 6 juin.


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