SNCF, la privatisation en embuscade, la votation en réponse

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SNCF, la privatisation en embuscade, la votation en réponse

Un document révélé par Le Parisien, fait état des demandes de la direction de la SNCF de pouvoir privatiser certaines activités de la société. Cette annonce intervient au moment où les syndicats lancent une “vot’action” sur la réforme auprès des cheminots.

L’addiction à la filialisation de la direction de la SNCF

Diviser pour mieux régner. Cette maxime attribuée à Philippe II de Macédoine, dont la célébrité a surtout été faite par sa progéniture Alexandre Le Grand, est probablement au centre de la stratégie de la direction du groupe SNCF.

Dans une vidéo la CGT cheminots notait ainsi que le groupe possédait pas moins de 1250 filières dans le monde !

https://www.facebook.com/CGT.des.Cheminots/videos/1738313116224988/

Cette stratégie est dénoncée depuis longtemps par les syndicats. Elle prend désormais une actualité nouvelle puisque la direction a fait la demande que seule la holding soit prémunie contre la privatisation.

La réforme actuelle prévoit qu’une société mère détienne au moins deux société filles SNCF mobilité, et SNCF réseau. Le gouvernement s’est engagé à ce que les actions du nouveau groupe soit incessibles. Actuellement la SNCF est sous statut public, elle passerait sous statut privé, mais 100% détenue par l’Etat et incessible. La direction demande à ce qu’uniquement la société mère soit concernée par la promesse d’incessibilité.

A la fin, l’Etat pourrait ainsi être l’heureux propriétaire d’une coquille vide qui aurait vendu les filiales. Enfin seulement les plus rentables. Ainsi Geodis, transporteur routier appartenant à la SNCF, deviendrait une filiale non plus de SNCF mobilité comme actuellement mais directement rattachée à la holding. Ce qui laisse entrevoir une volonté de privatiser cette filiale pourtant très rentable.

La lutte continue pour les cheminots

Ce document a été révélé alors que les syndicats de cheminots sont ressortis particulièrement déçus de leur rencontre avec le Premier ministre. Ce dernier, loin de vouloir réellement discuter, a mis en balance la reprise de la dette avec l’acceptation de la réforme. Autrement dit, la survie même de l’entreprise est mise dans la balance par le gouvernement qui a décidé d’aller jusqu’au bout.

En réponse, les syndicats ont décrété une journée sans cheminot, pari largement réussi le lundi 14 mai où les taux de grévistes ont égalé ceux des premiers jours. Cette démonstration de la capacité de mobilisation des cheminots devrait peser dans la balance.

En parallèle les syndicats organisent une votation sur les piquets de grèves et dans les lieux de travail sur la réforme. La question est simple :

“Etes-vous pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement ?”

Faisant écho à la consultation lancée par la direction à Air France, la votation des cheminots durera jusqu’au 21 mai prochain.


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