Inflation : le gouvernement dans l’impasse

publié le dans
Inflation : le gouvernement dans l’impasse

L’inflation galopante à laquelle sont confrontés les ménages n’en finit pas de peser sur leur pouvoir d’achat.

Touchant l’ensemble des pans de la vie, de l’énergie aux produits alimentaires en passant par les produits d’hygiène. Malgré moult propositions faites depuis deux ans par les syndicats et les forces de gauche, le gouvernement s’évertue à coller des pansements sur une jambe de bois

Pour preuve, la loi « pouvoir d’achat » que le Président voulait inscrire comme le premier grand projet de son second quinquennat ne porte aucun fruit. Faite de mesurettes en trompe-l’œil, « refusant de contraindre les entreprises à augmenter les salaires, pourtant seule solution pour répondre efficacement à la poussée inflationniste » comme l’indiquait à l’époque Jean-Marc Tellier, député communiste du Pas-de-Calais.

Une inflation qui n’en finit pas

Selon l’INSEE, les prix à la consommation augmentent de 5,9 % sur un an, après +5,7 % le mois précédent. Des chiffres qui se traduisent concrètement par une augmentation du prix des produits de premier ordre tels que les pâtes, le riz, la farine, le lait et autres produits frais.

Des augmentations qui pèsent sur le pouvoir d’achat des travailleurs, pour qui les salaires n’augmentent pas ou trop peu. Le gouvernement se voudrait être leur grand défenseur par une série de stratagèmes mettant davantage à mal notre système de protection sociale que les profits records enregistrés, particulièrement depuis le début du conflit ukrainien.

Non-réponses du gouvernement

Des diverses primes défiscalisées et non soumises à cotisation sociale en passant par les nombreuses exonérations dont profite le patronat, la majorité du peuple français reste bien esseulée face à ces prix bondissants. Il apparaît clairement que la solution n’est pas de distribuer des chèques aux Français, mais bien d’augmenter les salaires, les pensions et les minimas sociaux.

À ce propos, nombre de propositions ont été mises sur la table, bien que systématiquement refusées par les députés de la majorité, de la droite et du RN. L’inévitable augmentation du SMIC, évidemment. Mais aussi l’échelle mobile des salaires, qui suivraient l’inflation.

Il s’agit là d’une question éminemment politique. Certains affirment qu’une augmentation généralisée des salaires se traduirait par une augmentation des prix à la consommation. Or, ce serait éluder la question des profits, pourtant étroitement liée à celle des salaires et des prix. Ceux-ci n’étant pas incompressibles, c’est un choix politique qui est fait de ne pas contraindre le capital.

De bons salaires pour de bonnes retraites

En parallèle, la grande mobilisation sociale contre la réforme des retraites pose implicitement la question des salaires. 

Les contradictions du gouvernement sur ces sujets sont grandes. Capable d’affirmer — à tort — que notre système de retraite est mis à mal par un manque de financement, tout en prônant des rémunérations engendrant peu de cotisations.

Les mots d’ordre soulignant que « de bons salaires, ce sont de bonnes retraites » montent.

De même, les jeunes s’engagent dans la mobilisation en pointant les conséquences que les contrats courts et autres dispositifs tels que les services civiques auront sur leurs carrières.

Des augmentations de salaire

C’est toute la question de l’emploi, de l’industrie et du travail qui est posée avec celle de l’inflation. 

Les Négociations annuelles obligatoires (NAO) ne symbolisent que trop bien les pleins pouvoirs laissés aux actionnaires et au patronat. Il n’est pas rare de voir des salariés se mobiliser fortement durant des jours, pour obtenir des augmentations de quelques dizaines de centimes. À ce titre, les exemples ne manquent pas.

L'acceptation des cookies de Twitter est nécessaire pour voir le contenu.

Il apparaît urgent qu’une grande conférence nationale sur les salaires soit organisée, c’est-à-dire, une négociation nationale entre organisations syndicales de salariés et de patrons, sous le patronage de l’État.

Le gouvernement navigue à vue, avec pour unique boussole les intérêts privés. 


Édition hebdomadaire