1959. C’est le début de la Guerre Scolaire. La République connaît un “long hiver de la laïcité”. La loi debré entérine l’inacceptable : elle octroie le financement public aux écoles privées, confessionnelles et conservatrices.
En face, la riposte populaire s’organise. Elle est massive : près de 11 millions de citoyens signent une pétition contre la loi. Le 19 juin, dans le bois de Vincennes, 400 000 militantes et militants prêtent serment :
« Nous faisons le serment solennel
- de manifester en toutes circonstances et en tous lieux notre irréductible opposition à cette loi contraire à l’évolution historique de la Nation ;
- de lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation ;
- et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’École de la Nation, espoir de notre jeunesse. »
Un serment clair. Une fracture nette entre deux visions de l’école : celle de l’émancipation contre celle des curés.

65 ans plus tard, où en est-on ?
La bourgeoisie a poursuivi son oeuvre. Elle a maintenu, consolidé, aggravé cette situation de ségrégation scolaire. Elle a appauvri l’école publique, précarisé ses professeurs, organisé la fuite des financements publics vers le privé, et offert à des groupes religieux la gestion de pans entiers de l’éducation. Jusqu’à faire de certains établissements confessionnels des refuges pour riches, des machines à exclure les pauvres.
La réaction ne perd pas le nord, elle sait ce qu’elle veut, quand elle veut, et s’y tient.
A nous de faire de même.
Pour notre génération et celles à venir : Abrogeons les financements publics du privé. Sortons les curés de l’école. Rendons à l’éducation sa boussole : la science, l’émancipation, la liberté.
Renouvelons le serment de Vincennes, pour le progrès, pour la science, pour l’éducation publique et laïque !