Ce lundi 7 octobre, la rue Luigi Cherubini où se dresse le siège de la SNCF était occupée par des cheminots venus défendre la cause de deux collègues élus. Christophe Achoub et Vincent Pinot ont été sanctionnés par la direction de la SNCF pour avoir usé de leur droit le plus légitime : faire leur travail d’élus et poser les questions qui fâchent.
L’Avant-Garde est allée à la rencontre de Thierry Nier, secrétaire général de la CGT-Cheminots, qui a pris la parole en tribune pour défendre ses collègues.
Pourquoi vous mobilisez-vous aujourd’hui ?
On est mobilisés contre la répression syndicale et la discrimination, parce qu’on a deux camarades, un de la CGT et un autre de SUD-Rail, qui ont été sanctionnés pour avoir exercé leur prérogative d’élu. Leur dossier est complétement creux. On voit une direction de la SNCF qui veut museler le fait syndical et qui tente de fermer la gueule de tous les élus.
La situation des deux camarades n’est pas isolée. On a énormément de répression sur l’ensemble du territoire, c’est quelque chose qu’il va falloir arrêter vite, on sait que derrière tout ça, l’idée est de museler, mais aussi de diriger les salariés.
Sans élus, sans militants, on sait très bien que l’activité syndicale et la mobilisation aura du mal à naître, ce qu’ils veulent, c’est couper court à toute contestation vis-à-vis des futures annonces qui pourraient être faites ; les budgets, les filiales qui pourraient être créées à la fin de l’année, les suppressions d’emplois, etc.
On estime que, s’attaquer à des militants syndicaux, c’est s’attaquer à un élément de notre liberté, de notre démocratie. Donc, on continuera la bataille parce que trop d’élus du personnel sont menacés et parfois même licenciés parce qu’ils défendent leurs collègues, et les salariés plus largement.
Le message pour aujourd’hui, c’est une étape, c’est une première étape. Mais au niveau interprofessionnel, c’est un sujet qui est pris aussi à la bonne mesure.
Quelles sont les revendications aujourd’hui ?
Les revendications pour aujourd’hui, c’est : « pas de sanction » ! Le dossier ne montre rien qui justifie une telle sanction pour les deux camarades.
Pouvez-vous nous détailler la situation ? Qu’ont-ils fait ?
Ils ont exigé des éléments, des chiffres qui leur ont été refusés. Dans ces moments-là, le ton peut un peu monter, sauf qu’ils étaient dans leur droit ; le droit d’obtenir les éléments pour pouvoir travailler les dossiers, pour rendre compte aux cheminots, c’est leur rôle et la SNCF leur a refusé.
Quelle suite comptez-vous donner à ce mouvement ?
Comme à chaque fois, ça va se réfléchir avec les autres organisations syndicales. Pour notre part, on fera le lien entre cette question de la répression syndicale et les sujets plus larges, inhérents à l’avenir de la SNCF.