Le réchauffement climatique n’est plus une notion abstraite : il transforme déjà nos vies. Accès à l’eau, transports, alimentation : les enjeux écologiques sont multiples. Les collectivités locales sont en première ligne face aux effets du dérèglement climatique. À moins d’un an des élections municipales de 2026, elles jouent un rôle majeur dans l’adaptation au changement climatique.
Les communistes sont depuis des décennies au premier plan des luttes pour l’écologie. Entre justice sociale, services publics et planification, tour d’horizon des spécificités communistes dans les politiques écologiques.
L’écologie populaire : un programme et des actes
Les communistes ont été parmi les premiers à introduire dans les discours et programmes politiques français les enjeux écologiques, popularisés dès la fin des années 1950. En parallèle, un travail de fond a été mené pour se doter d’outils, par exemple en quantifiant pour la première fois dans un parti français les coûts économiques de la dégradation de l’environnement dès 1972 (Facchini et Michallet, 2017).
Au niveau local également, les communistes ont été précurseurs des luttes en faveur de l’écologie populaire.
En Seine-Saint-Denis, la réintroduction du tramway — mesure de justice sociale pour l’accès aux transports et d’écologie en limitant la voiture individuelle — a été le fruit des luttes du président communiste du département dans les années 1990. L’urbanisme n’est pas en reste : la végétalisation des espaces a été l’une des mesures fortes du parc de La Courneuve, faisant passer le ratio de 1 m² à 12 m² d’espaces verts par habitant.
La gestion de la ressource en eau, autre enjeu central dans le cadre du changement climatique, constitue un défi, tant en termes d’inondations que d’accès équitable. Face à une urbanisation qui assèche les sols et empêche l’infiltration de l’eau, les départements de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne ont particulièrement œuvré, lorsque les communistes en avaient la charge, à l’amélioration du réseau d’assainissement.
À long terme, les communistes ont participé à la création du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), aujourd’hui unique en Europe à cette échelle, et première entreprise publique en la matière à l’échelle de la métropole parisienne. Cette politique ambitieuse a permis d’améliorer durablement la qualité des eaux franciliennes, comme en témoignent le retour d’espèces aquatiques autrefois disparues et l’inauguration récente de zones de baignade dans la Seine.
L’humain et la planète d’abord : refaire des biens communs
Les mesures écologiques portées par les communistes sont indissociables d’un modèle de société. Le débat central est celui de la réappropriation des moyens de production et du retour des biens communs sous gestion collective. Les politiques de l’eau en sont un exemple.
À Bordeaux, la majorité de gauche, avec le soutien appuyé des communistes, a redonné à l’eau le statut de bien commun. Sa gestion est ainsi passée d’une délégation de service public — mécanisme confiant la gestion à une entreprise privée — à une régie publique, sous contrôle de la collectivité. La question est donc politique : laisse-t-on la gestion de l’eau au privé ou la remet-on entre les mains du collectif ?
À Rennes, autre exemple, la tarification sociale et écologique de l’eau rend gratuits les dix premiers mètres cubes consommés. Une mesure garantissant un droit effectif à l’eau.
Pour changer la vie, l’étape clé des moyens
Dans un contexte d’austérité budgétaire généralisée, les communes manquent de moyens pour mener des politiques ambitieuses. Le fonds vert, dispositif mis en place par l’État pour soutenir financièrement les collectivités dans leur transition écologique, a vocation à pallier ce manque.
En 2023, pour sa première année, il était doté de 2 milliards d’euros. En 2024, 500 millions d’euros supplémentaires ont porté son enveloppe à 2,5 milliards. Mais en 2025, ce montant a brutalement chuté à 1,15 milliard, ne permettant plus la continuité de nombreux projets initiés deux ans plus tôt. Les collectivités sont ainsi contraintes de faire des choix douloureux entre les politiques écologiques à maintenir ou à abandonner.