Reportage : À Blois, les jeunes relèvent la tête !

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Reportage : À Blois, les jeunes relèvent la tête !

Après les Pays de la Loire (Angers) et le Grand Est (Metz), c’était dans la région Centre Val de Loire que des jeunes de tous horizons ont repris la parole vendredi 21 avril. À quelques heures du premier tour de l’élection présidentielle ils ont échangé sur leurs expériences, leurs aspiration à la veille du scrutin, et sur les revendications de la plate-forme « 2017 pas sans les jeunes ».

C’est au cœur d’un quartier populaire à Blois (41), dans un foyer de jeunes travailleurs, que l’événement s’est déroulé. Cette initiative était conduite par quatre organisations de jeunesse : le Mouvement des Jeunes Communistes de France (MJCF), le Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne (MRJC), la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) et le Mouvement Jeunes Socialistes (MJS).

Rédaction | Avant Garde

Pendant plusieurs semaines, les militants de ces organisations ont sont allés ensemble à la rencontre des jeunes du Loir et Cher pour leur donner la parole, présenter la démarche de rassemblement et de mobilisation « 2017 pas sans les jeunes ». De nombreuses aspirations ont donc été récoltées sur le terrain, la majorité d’entre elles correspondant aux propositions de la plate-forme, certaines autres allant encore au-delà. Ces dernières étaient affichées sur les murs de la salle où se déroulait la manifestation. L’objectif était d’en faire la base de discussion pour le débat qui a ensuite eu lieu.

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Des constats et des aspirations en commun.

Pendant environ deux heures, lycéens, étudiants, apprentis et jeunes précaires ont échangé. Malgré leurs différence de situation, ils se sont rapidement entendu sur un constat global. Tous sont bien conscients de faire partie d’une génération pour qui la précarité est désormais la règle. Cette génération, ils le savent, est la première qui est assurée de vivre moins bien que celle de ses parents alors qu’elle est pourtant bien plus qualifiée. Et enfin, alors que les jeunes représentent l’avenir de la société, cette situation renvoie à l’impossibilité de se projeter et de construire sereinement son parcours de vie.

Bien que ce constat soit partagé, il n’y a pas de résignation parmi ces jeunes. Ils ont envie de comprendre pourquoi on en est là, alors qu’il y a cinq ans la promesse de la « priorité jeunesse » de François Hollande semblait rompre avec les années de politique de la droite. Ils veulent comprendre mais ils veulent aussi s’emparer du débat public et apporter des solutions, car ils en sont sûrs, c’est possible.

Une volonté de se battre et de gagner.

De nombreux sujets ont été abordés et en premier lieu, c’est l’accès au service public qui est dans toutes les têtes. Que ce soit au sujet de l’éducation, de la santé, ou encore des transports en commun, ils partagent la conviction qu’en aucun cas le système dans lequel nous vivons est capable de répondre à leurs besoins les plus essentiels. La question ambitieuse de la gratuité est donc à l’honneur ainsi que celle des moyens pour garantir des services publics de proximité accessibles à tous. La sécurité sociale universelle est également perçue comme étant un des leviers principaux pour vivre dignement et ne pas dépendre des intérêts privés.

Rédaction | Avant Garde

L’accès à la qualification et à l’emploi ont aussi un écho dans les discussions. Rien d’étonnant quand on se penche sur le fonctionnement du système d’orientation qui, à l’heure actuelle, sélectionne les jeunes et renforce les inégalités plutôt que de s’appuyer sur leurs aspirations et leurs projets. Là encore le service public apparaît comme étant une clé essentielle pour ouvrir grandes les portes de la construction de son avenir. Enfin l’accès à un emploi stable et de qualité est également revenu à plusieurs reprises, en particulier au sujet de la rémunération de ce travail et des droits qui sont censés l’accompagner. En d’autres termes, il s’agit de conquérir le droit commun dont ils sont exclus.

Pour que cela change, bien-sûr ils ont prévu d’aller voter pour le candidat qui leur paraît le plus proche de ces revendications. Dans une telle période, ils partagent l’idée qu’il faut mettre en échec dans les urnes la droite, l’extrême droite, et ceux dont le programme représente la suite logique du quinquennat Hollande. Mais au-delà du vote, ils sont bien conscients que la mobilisation sociale la plus large possible sera nécessaire, quoi qu’il arrive, pour faire gagner le progrès et construire des jours heureux.


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