Née en 1964, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) est au cœur des luttes du peuple palestinien depuis plus de 60 ans. Loin d’être un objet politique homogène, l’OLP rassemble en son sein de nombreuses organisations politiques nationalistes, progressistes ou socialistes, qui ont organisé pendant des décennies la lutte du peuple palestinien.
Souvent confondue avec l’Autorité palestinienne – structure née des Accords d’Oslo – ou encore avec le Fatah, principale organisation nationaliste et progressiste fondée par Yasser Arafat, l’OLP est pourtant une entité originale. Elle vise à unir les forces palestiniennes dans la lutte et à porter leur voix sur la scène internationale.
Dès sa création, l’OLP cherche à représenter politiquement les Palestiniens au-delà des États arabes. Pensée comme organe de représentation au sein de la Ligue arabe, elle est reconnue dès 1973 par l’ONU comme seule représentante légitime du peuple palestinien. Ce statut lui permet d’établir des relais diplomatiques solides bien avant la création de l’Autorité palestinienne.
Structurer l’exil, porter la lutte
L’OLP joue un rôle clé dans la structuration de la vie des réfugiés palestiniens dispersés au Moyen-Orient après la Nakba de 1948. Elle organise à la fois une lutte armée contre l’État d’Israël et la vie politique dans les camps, notamment au Liban, en Irak et en Syrie.
Grâce à sa charte fondatrice et à des structures telles que le Conseil national palestinien, l’OLP parvient à rassembler des forces politiques parfois rivales autour d’objectifs communs. Des groupes comme le Fatah, le Parti du peuple palestinien (PPP) ou le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) participent ensemble à ce projet collectif, malgré des divergences stratégiques majeures.
Une incarnation historique, aujourd’hui concurrencée
Avec des figures emblématiques comme Yasser Arafat, dirigeant de l’OLP de 1969 à sa mort en 2004, l’organisation incarne pendant des décennies le visage de la lutte palestinienne. Toutefois, son hégémonie est contestée à partir des années 1990 avec la création de l’Autorité palestinienne, puis au début des années 2000 par la montée de forces islamistes comme le Hamas ou le Jihad islamique.
Inspirées par d’autres modèles révolutionnaires, ces organisations concurrencent l’OLP sur le terrain et dans l’imaginaire collectif palestinien. Pour autant, l’OLP conserve une légitimité forte, notamment parmi les forces laïques et progressistes.
Une reconstruction en cours face à la crise de l’Autorité palestinienne
Si l’OLP traverse une crise d’influence au XXIe siècle, elle n’a pas perdu sa capacité de mobilisation. Elle continue de coaliser les forces progressistes et laïques, et tend même à retrouver un rôle central face à l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne et aux offensives militaires israéliennes, notamment à Gaza.
En 2024, elle multiplie les initiatives internationales, comme la création de l’« Alliance internationale pour les droits du peuple palestinien », lancée à Paris au siège du Parti communiste français. Dans cette dynamique, des figures comme Marwan Barghouti au sein du Fatah ou le Parti du peuple palestinien (PPP) jouent un rôle moteur.
Par la voix de son secrétaire général, Bassam as-Salhi, le PPP appelle à renouer avec l’esprit fondateur de l’OLP : celui d’une structure unifiant les organisations palestiniennes dans la lutte et assurant une représentation forte sur la scène internationale.