Lundi, des milliers de jeunes ont découvert avec amertume les résultats de Parcoursup et de Mon Master. Pour beaucoup, la sentence est tombée comme une fatalité. Une fois encore, on voudrait nous faire croire que la sélection est naturelle, inévitable, presque légitime. Qu’il n’y aurait tout simplement pas assez de places dans l’enseignement supérieur pour accueillir tous les jeunes qui veulent étudier.
Mais il est grand temps que ce discours cesse. Car non, cette sélection n’a rien d’inéluctable. Non, l’enseignement supérieur ne doit pas être le privilège d’une élite. Le “manque de places” n’est pas insoluble, c’est un choix politique. Le choix de ne pas investir, de ne pas former, de ne pas croire en la jeunesse.
Et pourtant, les besoins sont là. Pour faire face aux défis industriels, numériques, écologiques, il faudrait former chaque année 100 000 ingénieurs et techniciens par an d’ici à 2035. Pourquoi tant de barrières à l’entrée alors que nous devrions bâtir des parcours, des vocations, des avenirs ?
Cette sélection est injuste et injustifiée. Il est temps d’y mettre fin.
Pour cela, il faut une planification ambitieuse. La formation doit être alignée sur les besoins industriels, nous permettant de répondre aux besoins humains. Des investissements massifs doivent être faits dans l’enseignement supérieur et la recherche pour ouvrir des places dans les formations et permettre un enseignement de qualité.
La valeur doit être redonnée aux diplômes, afin qu’ils ne soient pas juste un bout de papier garantissant des acquis, mais qu’ils soient de réels tremplins et répondent à leurs promesses de débouchés et d’émancipation.
Et surtout, ne plus laisser les jeunes seuls face à des choix d’orientation souvent flous et mal accompagnés. Ce qu’il nous faut, c’est un véritable service public de l’orientation, planifié, accessible, humain, universel.
Il ne s’agit pas seulement d’éducation, mais d’un projet de société.
