Chronique sociale : prime de non grève et recyclage de dirigeant chez Renault

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Chronique sociale : prime de non grève et recyclage de dirigeant chez Renault

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La SNCF offre une prime aux non-grévistes

La direction de la SNCF a décidé de verser des primes aux agents qui se sont « impliqués » durant le mouvement de grève. Ces primes, ou gratifications iraient de 300 à 1 500 euros. Le choix du mot « gratification » n’est pas neutre. La SNCF espère sans doute, avec cette pirouette sémantique, ne pas être condamnée pour discrimination.

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Pourtant c’est bien de cela qu’on parle. Le fait, pour une direction, d’accorder une prime ou une gratification à des salariés en fonction de leur participation ou non à un mouvement de grève constitue bien une discrimination à l’endroit des grévistes. La référence à l’« implication » et à la « grande disponibilité » des agents non grévistes ne saurait dissimuler le fait que ce qui motive son attribution est de ne pas avoir participé à la grève voire de s’être investi pour en limiter les effets.

Or la Cour de cassation ne se prive pas d’interpréter théologiquement les règles encadrant le droit de grève. C’est ainsi qu’elle a jugé que l’embauche de personnels pour remplacer des grévistes, par des CDD de remplacement notamment, était contraire au droit de grève qui se trouvait ainsi « privé d’effet ».

On peut donc voir dans cette manœuvre un remerciement envers les agents non grévistes, mais aussi une incitation à ne pas poursuivre le mouvement de grève et à ne pas s’engager dans de futurs conflits. Une manière donc de priver d’effet la suite du mouvement.

La CGT cheminots, par la voix de son secrétaire général Laurent Brun, a déjà annoncé engager des poursuites, tandis que SUD-Rail ne « s’interdit pas de saisir la justice ».

Renault ou le spectacle de l’indécence

Renault essaie de se relever de l’épisode Carlos Ghosn qui l’a conduit à avoir une valeur négative en bourse. Après avoir renouvelé la présidence avec l’ancien président de Michelin Jean-Dominique Senard en janvier 2019, le groupe a nommé son nouveau directeur général Luca de Méo.

Si l’on avait des doutes sur la concentration du capital, l’interchangeabilité des postes dans la filière automobile mondiale est là pour nous rappeler l’existence de monopoles. Luca de Méo en est un excellent exemple puisqu’il a navigué dans les conseils d’administration de Fiat, de Toyota, d’Alpha Romeo, de Volkswagen, d’Audi et maintenant de Renault, allié à Nissan et Mitsubishi.

Il aura donc à traiter l’affaire de son prédécesseur Carlos Ghosn qui a décidé de saisir le conseil de prud’hommes pour faire requalifier sa démission et obtenir différentes primes et indemnités pour sa retraite. L’audience aura lieu le 21 février alors qu’il ne peut pas quitter le territoire libanais suite à une demande d’arrestation d’Interpol.

Dans toutes ces affaires, les oubliés restent les ouvriers, ingénieurs, cadres et techniciens de l’ancienne régie.


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