Come as you are – Convenu mais utile

publié le dans
Come as you are – Convenu mais utile

Récompensé du prix du jury au Festival de Sundance (festival du film indépendant) Come As You Are est l’adaptation du roman d’Emily M. Danforth “The miseducation of Cameron Post”.

L’histoire prend place en Pennsylvanie dans les années 1990. Cameron Post (délicate Chloe Grace Moretz) est une jeune adolescente qui vit avec sa tante après le décès de ses parents. C’est le bal du lycée, elle est accompagnée de Jamie son petit-ami. Mais pendant la soirée, Cameron est surprise avec Coley une de ses amies dont elle est tombée amoureuse. Jamie va alors dénoncer Cameron à sa tante conservatrice et cette dernière va envoyer Cameron dans un camp de conversion pour guérir son homosexualité “God’s promise”. Elle y fait la rencontre de Jane et Adam deux autres jeunes envoyés dans le centre et dont les “techniques de conversions” n’ont pas été efficaces. Ensemble, ils vont tenter de fuir ces lieux aussi inhumains que malsains.

Come as you are est un film nécessaire qui met en lumière ces centres méconnus qui existent toujours aux Etats-Unis. La critique de ces centres reste superficielle et  malheureusement on reste sur notre faim.

Le film se démarque pourtant d’un teen movie classique, effaçant presque les intrigues amoureuses sur un sujet qui aurait pu s’y prêter, et en tente d’apporter une réelle analyse.  Cependant il manque d’une certaine violence symbolique pour provoquer une prise de conscience plus immédiate. On y voit des personnages malheureux, à qui on a retourné le cerveau mais qui restent complètement passifs et semblent se complaire dans leur malheur. Les trois personnages principaux Cameron, Jane et Adam censés représenter les adolescents révoltés face à ce système ne sont pas plus actifs. A l’exception d’une scène, ils ne sont jamais dans la confrontation et ne permettent pas de représenter l’opposition d’idées, qui aurait pu rendre le message encore plus percutant.

https://www.youtube.com/watch?v=8v2wjqR5xb0

Le sujet aurait pu être passionnant, mais Desiree Akhavan ne dépasse pas assez le stade de la dénonciation facile. En revanche, le film possède d’autres qualités comme son esthétique qui nous replonge facilement dans l’univers des années 1990 et son humour qui apporte un peu de légèreté sur un sujet dur.

Les personnages d’Adam et Jane sont insuffisamment exploités ce qui est dommage au regard du potentiel d’acteurs dont disposent Sasha Lane et Forrest Goodluck. Quant à Chloe Grace Moretz, elle se confirme et montre toute la puissance dramatique et humoristique qu’elle avait déjà laissée entrevoir dans des plus petites productions. La subtilité du jeu des acteurs est un point fort du film.

Come as you are n’est pas un mauvais film, il réussit même à s’affranchir de la mièvrerie des teen-movie classique et aborde un sujet original qui avait besoin d’être mis sur le devant le scène. Mais une analyse plus poussée des centres de conversions aurait été la bienvenue, et vu le très bon casting, les personnages auraient pu être développés davantage.  

 


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques