La progression de l’extrême droite prive la gauche de second tour

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La progression de l’extrême droite prive la gauche de second tour

Encore une fois, Emmanuel Macron et Marine Le Pen accèdent au second tour de l’élection présidentielle. L’abstention est en hausse, représentant 26 % des personnes inscrites sur les listes électorales. Pour la deuxième fois consécutive, les électeurs doivent choisir le 24 avril prochain entre la droite libérale et l’extrême droite.

Marine Le Pen obtient 23 % des voix, contre 28 % pour le président sortant. L’ancienne présidente du Front National a gagné 457 000 électeurs en cinq ans. C’est sans compter les bulletins exprimés en faveur d’Éric Zemmour (7 %) et Nicolas Dupont-Aignan (2 %). Avec eux, les candidatures d’extrême droite regroupent plus du tiers des voix, en augmentation par rapport à 2017 (+5 %). C’est le plus haut résultat pour ce camp antirépublicain et raciste sous la Ve République. Pendant la campagne, le polémiste condamné pour délit raciste a déversé ses idées xénophobes, pétainistes et la thèse du « grand remplacement ». Il a servi la normalisation du Rassemblement national, pourtant toujours farouchement hostile aux immigrés.

La gauche progresse… moins vite que l’extrême droite

Arrivé troisième avec 22 % des voix, Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à dépasser Le Pen. Sous l’effet du « vote utile » et de la montée de l’extrême droite, le candidat de La France Insoumise fait un meilleur score qu’il y a cinq ans. Cela ne lui a pas permis d’affronter Macron au second tour. En effet, l’extrême droite à elle seule rivalise avec toute la gauche.

Néanmoins, la gauche progresse en passant de 27,7 % en 2017 à 32 % en 2022. L’élargissement du score de la gauche se réalise avec 2 candidatures supplémentaires. En effet, le Parti socialiste et Europe Ecologie Les Verts se présentaient séparément, avec Yannick Jadot et Anne Hidalgo. Pourtant, ces candidatures font presque autant de voix que Benoît Hamon en 2017 (plus de 6 %). C’est par conséquent du communiste Fabien Roussel que vient la progression de la gauche. Celui qui a porté le retour du Parti communiste français sur la scène nationale obtient 2,3 %, avec plus de 800 000 voix. Ces électeurs, moins nombreux que ceux prévus par les intentions de vote, n’auraient probablement pas voté pour un autre candidat. Donnée jusqu’à 5 % dans les sondages, la candidature du député du Nord a diminué à l’approche du premier tour.

Dernière surprise du scrutin : la chute de Valérie Pécresse. Sous la barre des 5 % de bulletins exprimés, la candidate de la droite républicaine perd en grande partie l’électorat de François Fillon (20 % en 2017). Cette défaite historique vient certes d’une progression du président des riches, mais aussi de celle de l’extrême droite. Ainsi, les Républicains ont explosé entre libéraux et nationalistes. Autrement dit : une grande partie de l’électorat de droite s’est radicalisée.


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