Le Pen : l’école pour les élites, autoritaire et révisionniste

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Le Pen : l’école pour les élites, autoritaire et révisionniste

Le parti « antisystème » n’a bien souvent pas grand-chose à redire du système et y apporte généralement une critique minimale et pleine de fantasme. En matière d’éducation c’est la même chose.

Le parti de Le Pen se trouve bien incapable de se distinguer de la droite sur la question. On retrouve dans son discours toutes les critiques habituelles des conservateurs.

Le mythe de l’école d’antan pour nous vendre l’école autoritaire

L’école d’antan est adulée comme un paradis perdu, les marques des coups de règle sur les phalanges de nos grands-parents sont pourtant là pour nous rappeler le contraire.

La candidate fasciste entend remettre en place l’uniforme à l’école. Il est difficile de savoir à quelle problématique le port d’un uniforme peut-il répondre. L’égalité ? Pourtant il n’est pas difficile de trouver des récits de l’humiliation vécue par des enfants punis par leur professeur parce que leurs parents ne pouvaient pas acheter la blouse réglementaire dès septembre.

On trouve également dans les propositions de la candidate, l’habituel discours, du déclin du niveau des élèves d’aujourd’hui par rapport à ceux d’hier. Il est bien évidemment suivi du non moins habituel discours sur le retour aux fondamentaux.

Son programme n’oublie pas de garantir le financement de l’enseignement privé avant même de parler du reste. Apparemment il est possible d’être antisystème sans aller contre ses intérêts de classe.

L’école du mérite, l’école des riches

Tout comme la droite, le mérite est au centre de son discours sur l’école. Son objectif est moins de former le plus grand nombre que d’opérer une répartition des élèves en fonction de critères académiques.

Sa vision des diplômes est pour le moins singulière puisqu’elle déclare :

« Un diplôme pour tous, est un diplôme pour personne »

Dans cette logique, elle souhaite mettre fin au collège unique, estimant, non sans contradiction, que ce dernier enferme les élèves dans une voie. Elle privilégie donc une orientation dès le collège notamment en permettant d’entrer en apprentissage à 14 ans.

Enfin elle souhaite faire du bac un diplôme de sélection et d’orientation dont le niveau serait « considérablement revu à la hausse », selon ses mots.

Ce mérite mis en exergue cache en vérité une volonté d’exclusion. S’il est possible d’apprendre à écrire pourquoi n’apprendre qu’à ceux qui réussissent en un an et pas à ceux à qui il en faut deux ?

Quand on sait l’importance de l’origine sociale dans la réussite aux études, on comprend mieux cette volonté de ne pas s’attarder sur ceux à qui il faut plus de temps. L’école de Le Pen, c’est l’école pour les riches.

Quels programmes scolaires avec le FN ?

Les difficultés entre l’Histoire et la famille Le Pen sont anciennes et connues. Il n’est toutefois pas possible d’ignorer le danger sur l’enseignement que fait peser sa potentielle accession au pouvoir.

Sera-t ’il encore possible d’expliquer la second guerre mondiale ? D’expliquer les luttes d’indépendance des peuples colonisés par la France ? D’enseigner l’histoire des religions ?

Que restera-t’il de l’éducation à la sexualité ? De l’apprentissage du vivre-ensemble ?

Le danger sur l’éducation que représente la potentielle accession au pouvoir de Le Pen est sans précédent.


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