L’édito de Camille Lainé

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L’édito de Camille Lainé

C’est depuis Marseille, où je suis présente pour le forum européen que je vous écris cet édito.

Loin des habituels remous prônés par toutes et tous et agités de manière à envenimer les passions à propos de l’Europe et des solidarités à y construire, je tenais à être présente dans ce cadre d’échanges, de débat et de partage d’expériences, afin d’apporter les positions du MJCF et d’expliquer aux différentes personnes présentes notre démarche et nos luttes.

Faire le point sur ce sujet me pousse à réaliser à quel point le président Macron, qui fête ces jours-ci ses 6 mois de mandat, est sur tous les fronts du local à l’international lorsqu’il s’agit de détruire nos droits, de briser nos vies.

Déjà 6 mois qu’il est élu… Et il s’en est passé des choses ! Des promesses non tenues, des annonces déjà catastrophiques sur lesquelles il va encore plus loin, une posture de super-président qui verrouille encore plus un système démocratique déjà à bout de souffle, on peut dire que l’échantillon qu’il nous a donné est révélateur de ce qui nous attend.

Il ne lui aura fallu que six mois pour avancer à coup de rouleau compresseur anti-démocratique ses mesures pour casser le code du travail par ordonnance. Pendant ces six mois il aura également réussi à baisser les APL, à aller encore plus loin dans l’austérité et à mettre en difficulté le service public dans la droite ligne des gouvernements précédents.

Et comme si cela ne suffisait pas, c’est maintenant l’éducation qui est dans son viseur. Macron franchit la ligne de la sélection à l’université sans en employer le terme mais en en créant les conditions. A cela il ajoute une promesse de refonte du bac avec comme fil conducteur l’individualisation des parcours. Au milieu de ces annonces c’est le système d’orientation entier qui est attaqué. Loin du service public de l’orientation que nous réclamons on s’achemine vers un tri organisé, condamnant toute une partie de notre génération à l’échec ou à l’orientation forcée.

Quand je regarde ces 6 mois j’ai l’impression que ça fait déjà beaucoup plus longtemps qu’Emmanuel macron est au pouvoir. C’est surement parce que ses politiques sont en continuité des attaques des gouvernements précédents mais aussi parce que le temps ne passe pas vite sous les attaques.

Si six mois ne passent pas vite, le temps qu’il nous reste dans ce quinquennat risque d’être très long si les choses ne changent pas.

Dès jeudi prochain nous avons une occasion de renverser la vapeur en participant massivement aux manifestations appelées par les syndicats. Nous avons besoin de faire entendre notre voix lors de cette journée et de mettre au cœur de nos revendications les questions de jeunesse. A jeudi dans la rue !


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