Face à une Assemblée Nationale quasiment entièrement acquise à un libéralisme le plus décomplexé la faible opposition cherche quand même à se faire entendre. Retour en vidéo sur les interventions les plus mémorables des députés communistes et insoumis.
Actuellement en discussion, si on peut appeler ainsi la séquence d’enregistrement à l’oeuvre. La loi travail a été adoptée la semaine dernière en commission des affaires sociales sans que la moindre modification y soit apportée, à l’exception d’un unique amendement proposé par le rapporteur de la loi. Ce qui avait donné lieu à cette intervention remarquée d’un député de la France Insoumise :
77 amendements étudiés, avec "un taux d'acceptation de 0%". "Evidemment", répond la présidente @BourguignonBrig. #DirectAN pic.twitter.com/SFUqL7x4ij
— LCP (@LCP) July 5, 2017
Le porte-parole des députés communistes à l’Assemblée y a lui vu :
“La preuve d’un manque d’ouverture de la majorité”
Et n’a pas hésité à noter que :
“Le soutien du groupe Les Républicains donne une nouvelle indication sur le caractère résolument libéral de ce texte.”
Une majorité écrasante contre les intérêts populaires
Le mépris de Macron pour l’Assemblée Nationale semble avoir été intériorisé par les députés de son camp qui ont abandonné tout pouvoir au gouvernement. La majorité présidentielle fait le choix du silence pour accélérer le processus, donc avec le modem ce sont 360 députés sur 577 qui ont fait voeux de silence.
A cette proportion déjà impressionnante il faut rajouter les 100 députés de la droite qui a curieusement abandonné l’outrance et l’opposition systématique qui l’avait caractérisé lors du précédent quinquennat. Le groupe “Constructif” composé de LR et UDI semble également peu enclin à prendre la parole.
Quant au groupe Nouvelle Gauche composé des survivant de la défaite du PS, il a déclaré vouloir attendre l’adoption des ordonnances pour s’y opposer. Le projet de loi actuel étant pour l’instant trop flou pour savoir s’il est équilibré. On a autant de mal à voir la gauche que le nouveau dans ce groupe.
Des débats quand même
Le débat en assemblée sur le projet de loi d’habilitation a été ouvert par une curieuse formule de la ministre du travail.
"Contrairement à ce que l'on croit souvent, l'excès de normes ne protège pas bien, au contraire !", affirme @murielpenicaud #directAN pic.twitter.com/V2BBVN0oOZ
— LCP (@LCP) July 10, 2017
Bien décidé à réveiller l’Assemblée et ne pas laisser le silence coupable d’une bande de notables, torpiller plusieurs décennies de luttes des salariés, le député communiste des Bouches Du Rhône Pierre Dharréville a fait ses premiers pas à l’Assemblée en joignant le geste à la parole.
.@pdharreville (PCF) déchire ses feuilles : "Voilà ce que vous voulez faire du code du travail !" https://t.co/9vUOFDUQtY #DirectAN pic.twitter.com/vE0LGVrZA9
— LCP (@LCP) July 10, 2017
Au moment de l’examen de l’article 1 par l’assemblée, son collègue Jean-Paul Lecoq, député de Seine-Maritime, n’a d’ailleur pu s’empêcher de railler l’opportunisme des députés de la majorité présidentielle.
La blague de Jean-Paul Lecoq (PCF) sur la "campagne électorale" de "quelques jours" de certains députés. #DirectAN pic.twitter.com/k6U2gBMnts
— LCP (@LCP) July 10, 2017
Et des députés communistes vénères
Avec des rappels généraux
Hubert Wulfranc député de Seine-Maritime et ancien maire de Saint-Etienne du Rouvray a utilement rappelé pourquoi le référendum d’entreprise ne pouvait pas être démocratique. Rappelant au passage que les relations entre salariés et employeurs, ça s’appelle la lutte des classes.
Des référendums d'entreprise à l'initiative de l'employeur ? "Un contresens social", s'insurge Wulfranc @deputesFdG #DirectAN #CodeDuTravail pic.twitter.com/eFMTyofWuw
— LCP (@LCP) July 11, 2017
André Chassaigne député du Puy de Dôme a lui tenu à rappeler que les droits sociaux loin d’être une lubie de passéiste étaient inscrits dans la Constitution depuis 1946 au même titre que les droits politiques.
.@AndreChassaigne : "On a des actionnaires qui en veulent toujours plus, c'est un jeu de massacre !" #CodeDuTravail #DirectAN pic.twitter.com/0aRzR9bC3Q
— LCP (@LCP) July 11, 2017
Sa démonstration fut complétée par Sébastien Jumel député de Seine-Maritime qui a tenu à expliquer la réalité du travail salarié à la ministre plus habituée des conseils d’administration que des usines.
Le député @sebastienjumel explique la "vraie vie" à @murielpenicaud et la pique au vif #DirectAN #CodeDuTravail https://t.co/4XokaaRrmB pic.twitter.com/SZZL4sUxPN
— LCP (@LCP) July 11, 2017
Contre la fusion des instances de représentation du personnel
Cette proposition au coeur de l’article 2 du projet de loi propose de fusionner deux instances différentes et de lui donner le pouvoir de passer outre les syndicats.
Le président du groupe, André Chassaigne a tout d’abord, rappeler que l’ensemble des syndicats y étaient opposés.
A.Chassaigne revient sur la position des syndicats à propos des projets du Gouvernement @AndreChassaigne #CodeDuTravail #DirectAN pic.twitter.com/mVYm9GhiR7
— Députés Communistes (@deputesPCF) July 11, 2017
Position aussitôt complétée par Alain Bruneel, député du Nord qui à rappeler que cette proposition figurait dans le programme de … Fillon.
Pour @Alain_Bruneel, les dispositions de l'article 2 "rappellent étrangement" le programme de… @francoisfillon #DirectAN pic.twitter.com/18l0GSN7XE
— LCP (@LCP) July 11, 2017
Hubert Wulfranc a également précisé qu’il s’agissait de mettre en place une vieille revendication patronale portée par le Medef et que lui et ses collègues se plaçaient dans l’autre camp.
Fusion des IRP : "Quand c'est le Medef, c'est qu'il y a un loup…", assure Hubert Wulfranc (GDR). https://t.co/4XokaaRrmB #DirectAN pic.twitter.com/y6bdTiTZV5
— LCP (@LCP) July 11, 2017
Pour un contrôle démocratique par les salariés des moyen de productions
L’opposition à cette loi n’étant pas en soi un projet politique, les députés communistes ont de véritables propositions pour les salariés. Fabien Roussel député du Nord a ainsi pris la parole pour défendre qu’un minimum d’un tiers des places en conseil d’administration soit réservé aux salariés.
Le groupe communiste veut réserver "1/3 des sièges" dans les conseils d'administration pour les salariés. https://t.co/4XokaaRrmB #DirectAN pic.twitter.com/IDer3lM21J
— LCP (@LCP) July 11, 2017
Pierre Dharréville a ensuite défendu dans un magnifique plaidoyer la nécessité de laisser les salariés gérer leur outil de travail, car ce sont les plus à même de le défendre.
Les salariés sont souvent les meilleurs défenseurs de l'outil de travail. Donnons leur des pouvoirs @pdharreville #CodeDuTravail #DirectAN pic.twitter.com/KoRGC64oGA
— Députés Communistes (@deputesPCF) July 11, 2017
Toutes ces interventions ont apparemment agacé fortement le président de l’Assemblée Nationale François De Rugy qui s’est laissé aller à un petit excès de langage avant l’intervention d’un député communiste, bien qu’il est affirmé par la suite que ça ne lui était pas destiné.
Et soudain, François #DeRugy laisse échapper «Putain il est chiant lui» avant l'intervention d'un député communiste #DirectAN #LoiTravailXXL pic.twitter.com/9rSHDndyuL
— Politis (@Politis_fr) July 11, 2017