À l’ONU, les États-Unis bloquent la paix en Palestine

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À l’ONU, les États-Unis bloquent la paix en Palestine

Les États-Unis d’Amérique ont mis leur veto à l’admission de la Palestine comme membre des Nations unies.

C’est le seul pays du Conseil de sécurité à s’opposer ainsi aux droits du peuple palestinien. Reconnue unilatéralement par 137 États membres de l’ONU, la Palestine demandait la protection de l’organisation en devenant membre à part entière.

Le projet de résolution, présenté par l’Algérie, a recueilli hier au Conseil de sécurité 12 votes favorables, dont celui de la France, 2 abstentions (Royaume-Uni et Suisse). Le seul vote contre est américain.

Pourtant, la diplomatie américaine répète hypocritement depuis des semaines qu’elle soutient la solution de paix à deux États, c’est-à-dire l’existence d’un État palestinien au côté de l’État d’Israël.

L’ambassadeur américain a même justifié son vote honteux en affirmant que son pays ne s’oppose pas à un État palestinien. Selon lui, l’égalité des Palestiniens avec les autres nations est cependant suspendue à d’hypothétiques « négociations directes entre les parties ».

Ils demandent ainsi aux Palestiniens de négocier seuls avec une puissance occupante qui colonise la Cisjordanie et Jérusalem.

Israël a rappelé l’opposition de son gouvernement à la solution à deux États, faisant un amalgame haineux entre le Hamas, l’Autorité palestinienne, l’Organisation de libération de la Palestine et le peuple palestinien.

En réaction au vote, le secrétaire général de l’ONU a rappelé « l’enfer humanitaire » sévissant à Gaza depuis l’intervention israélienne, qui persiste après les attentats du Hamas commis le 7 octobre 2023. Antonio Guterres a également alerté sur un risque de conflit régional et exhorté à appliquer le cessez-le-feu immédiat décidé récemment par le Conseil de sécurité.

Ce vote montre que la politique des États-Unis est une entrave à la paix. Leur domination et l’emploi récurent du droit de veto contre les aspirations majoritaires des nations (seuls contre tous) brisent l’espoir d’un monde en paix, juste, de nations libres et égales. Ils ne cessent de rendre le droit international inopérant, de rendre l’ONU inefficace. Ce faisant, ils freinent tout règlement pacifique et politique des conflits.

La France a voté pour l’adhésion de la Palestine à l’ONU, conformément à la position de sa diplomatie, en faveur de la solution à deux États. Il serait tout à fait inconséquent maintenant que la France ne reconnaisse pas unilatéralement la Palestine, affirmant la volonté des peuples à la paix face au blocage des États-Unis.


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