De retour de Palestine, les communistes œuvrent pour la paix

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De retour de Palestine, les communistes œuvrent pour la paix

Charlotte Blandiot-Faride est maire de Mitry-Mory et présidente de l’Association pour le Jumelage entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF). Vincent Boulet est responsable du secteur international du PCF. Tous deux faisaient partie de la délégation PCF dirigée par Fabien Roussel qui s’est rendue en Israël et en Palestine du 3 au 6 mars dernier.

Lors du dernier Conseil national du MJCF, ils ont échangé avec nous sur la situation à Gaza et en Palestine. Cet échange franc et constructif a permis de faire la lumière sur la situation sur place et de conforter notre position : l’exigence de paix est une nécessité, celle-ci suppose un engagement clair et intransigeant pour une solution politique à deux États et, surtout, des actes de la part de la communauté internationale. La France doit agir, il y a urgence.

« Le monde doit prendre conscience de ce qu’il se passe à Gaza »

L’un des objectifs de la délégation était de rendre compte de la situation à Gaza où, depuis les attaques terroristes du 7 octobre, l’État israélien est entré dans une escalade de violence et de représailles mortifères. En à peine 6 mois, Gaza est passée de « prison à ciel ouvert » à « cimetière pour les vivants ». Des milliers de Gazaouis sont morts, dont la moitié sont des enfants, et la famine s’installe. L’État israélien empêche toujours l’aide humanitaire d’entrer dans l’enclave. Le risque génocidaire est engagé.

Mais la délégation n’a pas seulement porté son attention sur Gaza. En Cisjordanie, la politique de colonisation et la répression du peuple palestinien se sont intensifiées. Plus de 400 Palestiniens sont morts, la population carcérale a doublé, et certains camps de réfugiés sont devenus des camps d’enfermement.

« À travers les peuples, la paix est possible »

Cette logique destructrice dans laquelle est entré l’État israélien n’est pas non plus sans conséquence pour l’avenir du peuple israélien. Celui-ci entraîne son peuple dans une spirale de mort et de haine. La guerre totale menée par le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou met en péril la survie des otages, alors que la priorité devrait être un cessez-le-feu pour préserver leur vie.

Côté israélien, des voix se lèvent pour la paix. Parmi elles, des familles d’otages qui espèrent revoir leurs proches en vie, et des familles de victimes qui veulent en finir avec cette violence. Mais ces résistances sont passées sous silence par les médias français.

En Israël, comme en Palestine, une forte volonté de paix existe, mais celle-ci est entravée par des forces politiques puissantes ; notamment le gouvernement extrémiste israélien et le Hamas. Ces secteurs veulent créer la division au sein des peuples, attisent la haine de l’autre, là où il faut chercher l’unité afin de porter la voix du peuple palestinien d’une seule et même voix.

« Nous devons renforcer le dialogue et les coopérations avec les palestiniens et les israéliens qui œuvrent pour la paix »

La délégation menée par Fabien Roussel est la première délégation politique à l’échelle de la France et de l’Europe à se rendre sur ces territoires. Lors de son voyage, elle s’est engagée dans une série de rencontres avec une diversité d’acteurs tant Israéliens que Palestiniens. Parmi eux figuraient le Premier ministre de l’Autorité Palestinienne, des résidents de camps de réfugiés, des représentants du Parti Populaire Palestinien et du Parti communiste d’Israël, des députés israéliens, des familles de victimes, des agents de l’UNRWA mais aussi des diplomates français.  

Cette délégation et ces échanges ont été rendus possible en raison des prises de positions du PCF, qui depuis le 7 octobre, a tenu une position claire et sans ambiguïté. Il a continué d’exiger, comme il l’a toujours fait, le respect des droits du peuple palestinien et la solution politique à deux États, sans tergiverser sur la condamnation des attaques terroristes du Hamas et la libération des otages.

Cette délégation a ainsi contribué à maintenir le dialogue avec des interlocuteurs, autant Palestiniens qu’Israéliens, qui portent une voix de paix et veulent en finir avec les massacres. Elle participe à la recherche d’une solution politique qui doit concerner l’ensemble des Palestiniens, à Gaza, en Cisjordanie Occupée, à Jérusalem-Est, et qui s’appuie sur des interlocuteurs qui ne sont ni l’État israélien, ni le Hamas.  

« Des leviers existent pour agir »

Une fois le constat posé, divers leviers d’action existent, notamment les sanctions symboliques et économiques. Il est impératif de reconnaître le pouvoir que chaque pays du monde peut jouer dans le rétablissement de la paix en Palestine et en Israël. Suspendre l’accord d’association avec Israël, et prendre des sanctions contre les organisations de colons, sont des actions concrètes que la France peut également entreprendre.

La reconnaissance de la Palestine reste un geste majeur. Seule la reconnaissance mutuelle de deux États légitimes peut garantir la sécurité à long terme pour les peuples israélien et palestinien.

De plus, nous devons garantir le financement de l’UNRWA qui est un droit des Palestiniens, ainsi que la colonne vertébrale de la distribution alimentaire si celle-ci venait à entrer dans l’enclave. Cette agence est essentielle pour les Gazaouis, et sa disparition serait catastrophique.

Mais pour cela, il est temps pour la France d’avoir une vraie ligne diplomatique, qui ne repose pas sur un alignement de principe sur le « camp occidental ». La France doit jouer un rôle de leader dans la construction de la paix, constituer de nouvelles coopérations internationales à l’échelle de l’Europe et du monde pour déconstruire la guerre. Nous ne pouvons plus tergiverser. L’histoire nous jugera.


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