Macron, un an après

publié le dans
Macron, un an après

Le 14 mai 2017, sept jours après avoir été élu avec 66,1% des suffrages face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron est investi Président de la République. Devenu le 8e président de la Ve république, il s’est empressé de mener une politique brutale, méprisant les travailleurs et entièrement dévouée aux intérêts du Capital.

Les premiers mois

Les premiers mois, ont été marqués par un drôle de sens des institutions du Président. Ces dernières faisant déjà une large place à l’exécutif, le tout nouveau locataire de l’Elysée s’est empressé de l’agrandir. Il a ainsi rompu la tradition en faisant le choix d’aller s’exprimer devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles avant même son Premier ministre. Boycotté par une partie de l’opposition ce face à face donnait déjà une allure monarchique à sa présidence.

Deux semaines plus tard, il reçoit les louanges du FMI pour ses différentes annonces de réformes. La très libérale institution internationale dirigée par Christine Lagarde, digne héritière de l’ancien monde, trouve entière satisfaction dans le nouveau monde. Il faut dire que depuis un mois, les ordonnances pour la loi travail XXL sont en route.

Deux autres mauvais coups interviendront au milieu de l’été, la baisse des APL de 5€ pour tous. Une mesure d’austérité incroyablement stupide et brutale qui donnera lieu à une hallucinante demande présidentielle aux bailleurs de baisser leurs loyers…

Puis ce sera au tour des emplois aidés de subir les coupes budgétaires. Au milieu du mois d’août plusieurs dizaines de milliers de salariés précaires, apprennent qu’ils ne seront pas renouvelés…

Auparavant, le président nous avait gratifié d’une sortie raciste sur la natalité des africains qu’on pensait appartenir à l’ancien monde…

Une rentrée face aux mobilisations

A la rentrée, des milliers de salariés mobilisés défilent dans tout le pays contre les ordonnances. Des manifestations répétées qui ne suffiront pas à faire plier le gouvernement, qui aidé de la droite sénatoriale portera un coup sévère aux droits des salariés de ce pays.

En octobre, l’état d’urgence est inscrit dans le droit commun par un Président qui ne souffre d’aucune opposition. Dans la foulée, le gouvernement procède à l’annonce du Plan étudiants, après avoir savamment exploité le manque de place dans quelques filières universitaires, la sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur va être généralisée.

Le premier budget du quinquennat efface les derniers doutes qui pouvaient subsister sur les orientations libérales du Président. Tout pour les riches rien pour les autres, avec la suppression de l’ISF Macron prend le surnom de président des riches.

Toujours plus loin dans l’indécence, en novembre le gouvernement met en ligne un simulateur d’indemnité pour licenciement… illégal.

Premier hiver, toujours aussi anti-populaire

Alors que l’affaire Weinstein a déclenché une vague sans précédent de libération de la parole des femmes, et que des rassemblement #MeToo se tiennent en France, Emmanuel Macron n’hésite à lancer un faux plan aux forts relents opportunistes. Additionnant tout ou rien pour afficher une enveloppe conséquente sous prétexte de transversalité, le plan du Président ne convainc guère.

En décembre le Président entame une série de déplacements diplomatiques, non sans emmener dans ses bagages les marchands de canon. Si la guerre est une source de profit comme une autre pour le nouveau monde, Emmanuel Macron en refuse les conséquences il fait passer une loi pour pouvoir expulser davantage les migrants.

Toujours dans la communication, le Président organise en décembre un sommet écologique. Si tout le monde a aujourd’hui oublié cette curieuse opération au nom anglais, elle aura été l’occasion pour le locataire de l’Elysée de se faire passer pour vert. Chose qu’il fera vite oublier avec le honteux abandon de NDDL, preuve de sa lacheté et de son incapacité à saisir la subtilité des enjeux écologiques. Kérosène et lutte contre le réchauffement climatique sont plus souvent compatibles qu’on ne le croit.

En janvier, c’est l’assurance chômage qui passe dans le viseur présidentiel, à l’ouverture des négociations annuelles sur l’assurance chômage, Emmanuel Macron réaffirme sa volonté d’en prendre la main pour faire la chasse au chômeur. Autre annonce, celle de la réforme du bac, la fin de l’égalité au lycée est ainsi présentée comme une plus grande liberté.

La fin de l’hiver sera marquée par l’annonce d’une nouvelle loi sur l’Asile et l’immigration, une loi de plus pour afficher au grand jour le caractère réactionnaire de la politique de Macron.

Toujours plus à droite

La fin de l’hiver n’a pas adouci les orientations présidentielles sur les politiques. Toujours plus à droite, toujours plus libérales, toujours plus réactionnaires. Le Président de la République imperturbable, profite de l’absence d’opposition crédible pour avancer à son rythme.

Début mars, le Président de la République a confirmé son intention de faire la peau à la représentation nationale. Hégémonique à l’Assemblée Nationale et bénéficiant de la complaisance du Sénat, les parlementaires ne se sont pourtant pas montrés bien farouches. Leur existence semble toutefois être de trop pour la conception très monarchique du pouvoir d’Emmanuel Macron, qui prévoit de réduire d’un tiers leur nombre.

Toujours en mars, c’est le premier ministre Edouard Philippe qui est chargé de l’annonce de la réforme de la SNCF. L’ouverture à la concurrence s’accompagne d’une modification de la structure juridique, premier pas avant une éventuelle privatisation. Au passage le gouvernement s’attaque aux conditions de travail des cheminots, qui ne tardent pas à réagir en appelant à 36 jours de grève.

En même temps, la mobilisation dans les facs continue de manière inégale sur le territoire. A Toulouse, la surprise est grande quand le gouvernement choisit de mettre sous tutelle l’université confrontée à une large mobilisation contre le projet de fusion. Une nouvelle preuve de l’autoritarisme de la présidence d’Emmanuel Macron.

Un an après avoir été élu, par défaut, un président s’affichant de centre gauche face à l’extrême droite, la France est dirigée par un président de droite. Un Président de la République qui déroule un programme économique ultra-libéral, avec une conception très personnelle de l’exercice du pouvoir.


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques