Manger bien et pas cher : mission impossible ?

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En février 2023, Ipsos révélait que 55 % des Français estiment qu’il est trop cher de manger équilibré. Alors qu’en juillet, on constatait une hausse des prix de l’alimentation de 12,6 % sur un an (Insee), une alimentation saine est-elle réellement plus chère ?

Le coût du mieux 

À la sortie de la crise sanitaire, 29 % des Français déclaraient avoir la volonté de manger plus sain. Cela implique essentiellement de consommer moins de produits transformés.

Mais si les aliments bios sont 20 à 30 % plus chers que leurs homologues classiques, ils ne sont pas les seuls à être devenus trop chers pour une grande partie de la population.

Le plan national de nutrition santé (PNNS) recommande notamment une consommation d’au moins cinq fruits et légumes par jour. Pourtant, ces produits ont connu une inflation de 16 % entre juin 2022 et 2023. 65 € de budget manqueraient aux familles les plus précaires pour suivre cette recommandation.

Face à ce coût trop élevé, beaucoup de Français se tournent vers des produits plus transformés. Si leur composition est souvent décriée, une fois encore l’augmentation globale du coût de la vie n’arrange rien. Pour faire des économies, de nombreux industriels changent la composition de leurs préparations en privilégiant des substituts moins chers. Par exemple, dans un yaourt, des fruits pourront être remplacés par des arômes artificiels.

Toutes les classes sociales ne sont pas à égalité face au taux d’obésité en constante évolution. De 2000 à 2020, celle-ci a augmenté de 2,5 points chez les cadres, de 9 points chez les ouvriers. Cet accès limité à une alimentation saine renforce les inégalités et l’exposition des plus précaires aux problèmes de santé. 

Quand, chaque année, près de 20 milliards d’euros sont mobilisés pour soigner des pathologies induites par une mauvaise alimentation, un blocage effectif des prix et la garantie d’un accès à l’alimentation de qualité sont urgents.


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