Les mutuelles étudiantes en PLS

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Les mutuelles étudiantes en PLS

Alors que le gouvernement semble décidé à en finir avec la gestion déléguée et concurrentielle de l’affiliation à la branche maladie de la sécurité sociale, les mutuelles étudiantes tentent de se défendre et de justifier leur utilité.

Les résultats du baccalauréat 2017 viennent de tomber, et en allant consulter leurs résultats, les lycéens ont pu pour certains recevoir un “permis d’alcoolisme” de la part d’Emevia. Ce réseau des mutuelles étudiantes régionales entend ainsi protester, de façon indécente, contre sa possible intégration au régime général de la sécurité sociale.

Une suppression pas encore programmée

Si cette proposition, déjà présente dans le programme de Macron lors de la campagne, a les apparences du bon sens, elle reste pour le moment très floue et ne doit pas être l’occasion pour le gouvernement de raboter les droits des étudiants.

Aujourd’hui, les étudiants doivent obligatoirement être affiliés à la sécurité sociale étudiante. Gérée par l’intermédiaire de mutuelles étudiantes, elle permet d’avoir droit au remboursement des dépenses de santés de base comme la consultation d’un généraliste.

Un système actuel inefficace

Ce système de mutuelles, en dehors de la caisse primaire d’assurance maladie a fait les preuves de son inefficacité tant dans le délai de remboursement des soins que dans le délai de réponse à des demandes plus ponctuelles comme le renouvellement de carte Vitale. Ainsi le rattachement des mutuelles étudiantes au régime général, bien plus efficace va dans le sens d’une amélioration de la qualité du service de remboursement des soins.

La couverture de base ne couvrant qu’une partie des dépenses de santé, les étudiants peuvent aussi souscrire à une complémentaire auprès de ces mêmes mutuelles. Aussi, si le rattachement doit avoir lieu, le niveau de couverture sera-t-il suffisant pour couvrir les besoins de santé des étudiants ?  Les orientations d’Emmanuel Macron en matière de santé ne vont pas dans ce sens…

L’idéologie libérale à l’assaut de la sécurité sociale

Lors de la campagne présidentielle, le candidat a proposé le remboursement à 100% des lunettes, des prothèses auditives et des soins dentaires, promesse réaffirmé par son premier ministre. Si cette mesure paraît alléchante, elle masque un autre enjeu.

Macron compte en réalité sur une plus grande part des  mutuelles privées dans les remboursements. Il oublie dans son zèle libéral que la sécurité sociale restera toujours moins coûteuse que la plus “compétitive” des mutuelles – puisque le système français par cotisation nous dispense de financer les profits des amis assureurs du président.  

Mais surtout, cette mesure, couplée au transfert des cotisations sociales vers la CSG (Contribution Sociale Généralisée), trace la voie vers une future Sécurité sociale, étatisée venant assurer un filet de sécurité minimal loin de ses ambitions initiales, et laissant place à des mutuelles et assurances.

Lire aussi : La suppression des cotisations, perte nette pour les salariés

Quelle protection sociale pour les étudiants ?

Dès lors, quelle protection en matière de santé resterai-t-il aux étudiants ? Une protection contre la maladie au rabais, dans un pays où 45% des étudiants ont recours à l’automédication par manque de moyens ? ce n’est pas acceptable.

De nombreuses propositions existent, ainsi l’union des étudiants communistes (UEC) se prononce pour le rattachement des mutuelles étudiantes au régime général de la sécurité sociale.  Cependant ce rattachement ne doit pas se faire au détriment de la gestion étudiante. Ces derniers doivent être pleinement intégré dans la gestion de leur protection sociale.

L’UNEF pour sa part sans réclamer le rattachement au régime général, défend une gestion étudiante afin notamment d’adapter les services aux besoins de ceux-ci. Le syndicat étudiant réclame par ailleurs un réel investissement de l’état pour des structures de santé publiques à proximité des lieux d’études.

 

 


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