Un nouveau rapport accablant sur les violences sexistes et sexuelles a été publié. Il fait un focus autour de la place de l’alcool dans les violences sexuelles dans l’Enseignement supérieur. Il ressort qu’au total, l’alcool est présent dans près de la moitié des violences sexuelles subies depuis l’arrivée dans l’enseignement supérieur.
Que retirer de ces statistiques ?
Le dernier rapport faisait état qu’un jeune sur deux dans l’enseignement supérieur était victime au moins une fois d’une des 12 violences sexistes et sexuelles. Il mettait aussi en avant l’incapacité des établissements à protéger et à accompagner les victimes.
À la suite de ce premier coup de tonnerre, le ministère a pris à bras-le-corps les questions des violences sexistes et sexuelles avec… des affiches. De quoi faire reculer massivement ces violences.
Le message derrière ce rapport : inclure dans la prévention une composante “alcool” dans l’enseignement supérieur. Mais quelle prévention ? Cette prévention est déléguée aux associations étudiantes qui décident de se saisir du sujet pour prévenir les violences au sein de leurs soirées.
Il est temps de reprendre en main la question des violences sexistes et sexuelles dans l’Enseignement supérieur et au-delà. Car nous savons que la moyenne d’âge du premier rapport tourne autour de 17 ans, donc avant le passage dans le supérieur. Nous devons agir dès le lycée, et même avant pour lutter contre les violences.
Au lieu de ça, nous menons la politique de l’autruche avec des séances à la vie affective et sexuelle qui interviennent de manière aléatoire dans le parcours des jeunes. Le système éducatif français est hors la loi. Pas par puritanisme, mais par manque de temps et de moyens.
Nous ajoutons sans cesse des prérogatives à l’Éducation nationale, tout en réduisant le temps passé en classe et les moyens alloués. Si nous voulons une politique de prévention et d’éducation à la vie affective et sexuelle tout au long de la scolarité, alors il faut tout repenser ; du sol au plafond.
Puisque la sexualité ce n’est pas rien, puisque ce n’est pas un acte anodin sans aucune forme d’engagement physique et morale, nous devons accompagner la jeunesse dans son apprentissage.