EDITO : Ni pari Ni passion

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EDITO : Ni pari Ni passion

On pensait la campagne électorale du premier tour de l’élection présidentielle parasitée par les affaires de Fillon. Au vu de la campagne pour le second tour, il semble que le problème ne se trouvait pas là. Cette campagne est tout aussi affligeante. L’absence d’affrontement réel entre les deux candidats tient probablement à ce qu’ils poursuivent le même objectif.

L’écart entre les deux candidats sur les intentions de vote semble insurmontable pour la candidate fasciste. Il ne s’agit donc plus pour elle de réellement tenter de conquérir la présidence, mais de se poser comme la principale, si ce n’est l’unique, force d’opposition pour le quinquennat à venir.

Le problème de Macron, n’est plus de devenir président, sa victoire lui semble acquise, comme en témoigne son discours au soir du premier tour. Il a en revanche besoin d’une majorité à l’Assemblée Nationale, et celle-ci ne lui est pas acquise. Finalement sa meilleure chance d’avoir une majorité derrière lui, c’est d’avoir le FN en premier parti d’opposition.

Le jeu est extrêmement dangereux. On voit déjà aujourd’hui que le parti fasciste est totalement banalisé. La semaine dernière, les médias étaient plus préoccupés par l’absence de consigne de vote du 4e homme de la présidentielle que par la présence de Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Seul l’Humanité en a fait sa une le lundi 24 avril.

Les manifestations du 1er mai à l’inverse de celles de 2002 se sont fait dans la division avec une participation plus modeste. Les alliés du banquier ont toutefois tout fait pour travailler la division et empêcher l’unité antifasciste. La banalisation d’un parti fasciste est également celle de ses idées. C’est la banalisation du racisme, de la violence, du sexisme, de l’autoritarisme, de la répression, de l’homophobie, de la division et de la haine.

C’est un pari qu’il n’est pas permis de prendre. On a vu également la semaine passée, s’exprimer toutes les passions sur le choix binaire et désespérant qui nous est offert. Les limites de ce scrutin, nous les connaissons et nous aspirons à les dépasser.

Actuellement, ce n’est pas l’heure, il y a un choix à faire qui n’exige aucune passion. Dimanche prochain, c’est ni pari ni passion, la tête froide, un bulletin dans une urne contre le fascisme, le cœur déjà dans les luttes de demain.


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