Et rebelote ! Une année de plus où les lycéennes et lycéens vont se trouver confrontés aux résultats de la machine Parcoursup. Une machine en évolution ; toujours plus sélective, toujours plus opaque, et toujours plus inégalitaire. Certains, à l’image du Premier ministre, comptent même lui donner un nouveau souffle en ajoutant aux critères de sélection des mentions telles qu’« élève perturbateur ». En bref, condamner des élèves ayant pu être “perturbateurs” dans leur scolarité à l’assumer jusqu’au bout, sans tenir compte de leurs évolutions.
Des améliorations dites-vous ?
Voici la rengaine gouvernementale annuelle, Parcoursup est en proie à de grandes « améliorations ». Depuis sa mise en place, les tenants de cette sélection organisée balaient d’un revers de manche leurs détracteurs ; le problème ne serait pas dans le principe même de la plateforme, mais seulement dans son fonctionnement. Pas de problème sur le fond, mais que de soucis sur la forme. Un jeu de dupes, qui a du mal à voiler le fond de l’affaire : limiter le nombre de jeunes qui accèdent à l’université en raison du manque de place dans celles-ci.
Entre ces effets de manche, le gouvernement ne s’interdit rien en matière de communication. La plateforme de « la réussite » a laissé 84 000 bacheliers sans formation l’année passée, mais tout va bien. D’aucuns, pourrait se dire que cela ne démontre en rien l’inégalité de ce système, tant les parcours et les aspirations individuelles peuvent jouer. Mais, il y a un mais. Un jeune en bac professionnel sur quatre n’obtient aucune formation sur Parcousup ; un sur deux n’a aucune proposition au premier jour des résultats. Il suffit donc de tirer le fil pour voir que ce sont les jeunes issus des classes populaires qui pâtissent le plus des algorithmes sélectifs.