La petite révolution du thé

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La petite révolution du thé

Quand on parle de la France, on dit souvent qu’elle est une démocratie du fait de ses institutions et du suffrage universel. Mais on oublie souvent que cette  « démocratie » s’arrête aux portes du monde du travail.

Les choix de l’entreprise sont faits par les propriétaires et non pas par les travailleurs, alors que c’est bien eux qui produisent les richesses. C’est pour cette raison que les entreprises ne recherchent que le profit maximal.

Face à cet objectif,  de nombreux syndicats et travailleurs se battent pour rendre leur travail plus humain avec des objectifs sociaux et environnementaux plutôt que le seul profit. Contre la subordination au travail et les mauvais objectifs des entreprises traditionnelles,  les travailleurs savent s’organiser et ils peuvent fonder un modèle nouveau : une Société Coopérative Ouvrière de Production ou SCOP.

SCOP-TI née dans la lutte

L’un  des plus célèbres exemples de ce modèle qui se veut démocratique, humain et écologique est l’usine SCOP-TI à Gémenos qui produit le thé 1336.

C’est après 1336 jours de lutte avec l’appui de la CGT contre l’ancien propriétaire Lipton qui voulait fermer le site, pourtant rentable, que  les salariés ont pu reprendre leur outil de travail. Depuis ce jour, beaucoup  de choses ont changé dans l’usine : thés et infusions 100% naturels, production écologiquement responsable avec des circuits courts et des productions biologiques,  prise de décisions par les travailleurs, etc.

«  Éveille les consciences réveille les papilles »

Voilà ce qu’on peut lire sur chaque  boîte de thé avec la volonté de transformer le consommateur en « consommacteur » car ces derniers ont le pouvoir de faire changer la production en décidant de ce qu’on achète ou pas.  

Une entreprise en développement

Aujourd’hui, SCOP-TI continue à étendre son réseau pour toucher le maximum de personne. Depuis le début,  de très nombreuses sections de la CGT et du PCF vendent ce thé pour permettre à SCOP-TI de se lancer et de pouvoir continuer à se développer. Mais ce n’est pas encore suffisant pour assurer un futur serein à ces ouvriers qui se sont libérés du géant Lipton.

Alors à tous ceux qui aiment le thé et ne veulent plus nourrir les grandes multinationales financiarisée, des solutions alternatives et locales existent et qu’en achetant quelques boîtes de thé 1336, vous permettez à des travailleurs du sud de la France de continuer leur activité librement tout en nous donnant l’exemple d’une société où ceux qui produisent les richesses décident collectivement de ce qu’ils en font dans l’intérêt de tous.

Finalement, c’est bien cela la démocratie.

Rencontrant des difficultés en raison de la jeunesse de leurs marques insuffisamment connues du grand public, SCOP-TI a lancé une campagne de “socio-financement” pour continuer à faire vivre le projet.

 


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