Pour une réforme des retraites du 21e siècle, meeting le 11 décembre

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Pour une réforme des retraites du 21e siècle, meeting le 11 décembre

Après la mobilisation historique du 5 décembre, un véritable contre projet doit être opposé au gouvernement. Le PCF appelle à un meeting le 11 décembre pour le construire. 

La retraite un enjeu de société

Le droit au repos consacré par le système de retraite dépasse de loin la seule question de l’organisation du temps de travail ou de la solidarité nationale. Le temps d’emploi sur le temps de vie caractérise finalement l’ensemble de la société. Voulons-nous une société dans laquelle chacun peut prétendre à un droit au repos ou est-ce un droit réservé aux mieux lotis ? Le gouvernement semble avoir fait son choix. Pour ce dernier, l’égalité c’est la non-redistribution et un système de retraite minimal permettant tout juste de cesser de se salarier, le plus tardivement possible. C’est cela le projet de réforme porté par le gouvernement. 

Le système actuel n’est toutefois pas pleinement satisfaisant. Il peut s’avérer complexe à comprendre, notamment pour les salariés qui connaissent plusieurs statuts dans leur carrière. Les réformes successives ont fortement abimé son niveau de protection. L’âge de départ effectif recule, le taux de remplacement du dernier salaire est souvent insuffisant. De nombreux retraités n’ont pas de pensions suffisantes. L’allongement de la durée de vie ne se fait pas toujours en bonne santé et de nombreux aînés deviennent des charges pour leur famille après une vie de labeur. Une meilleure société est envisageable. 

De la contestation à la contreproposition

La première bataille à mener se situe sur le plan de la contestation. Le projet porté par le gouvernement doit être enterré. Après une première manifestation en septembre, la mobilisation du 5 décembre a été extrêmement forte. L’argumentaire du gouvernement, qui se plaît autant à entretenir le flou qu’à déclamer des non-sens, s’est avéré contre-productif. Les salariés du pays ont largement conscience désormais de l’iniquité du projet gouvernemental, du recul sans précédent que constituerait une retraite par point.

Pour élargir cette base déjà solide et construire une majorité, il est également nécessaire de s’adresser à tous ceux pour qui le système actuel n’est pas juste. Au premier rang, on trouve tous ceux nés après 1973 qui doivent dans le système actuel cotiser 43 années pour prétendre à une retraite à taux plein. C’est la démarche entreprise par le PCF qui appelle à un meeting le 11 décembre prochain. Le parti communiste appelle à la convergence des « forces de gauche, syndicalistes et écologiques » pour « une réforme des retraites digne du 21e siècle ».

L’enjeu est grand de populariser un contre-projet fédérateur. C’est le meilleur moyen de faire apparaître les contradictions du discours gouvernemental. Un système plus égalitaire ? Alignons-le sur les meilleurs régimes. Pas de volonté d’allonger le temps de travail ? Réduisons-le. Réelle volonté de mettre fin aux retraites de misères ? Augmentons le taux de remplacement du dernier salaire. Ces enjeux sont aujourd’hui peu posés, le gouvernement faisant de son système par point l’outil magique qui mettra fin aux problèmes du système actuel tout en résorbant un déficit artificiellement créé. 

Bâtir la réforme des retraites du 21e siècle

Pour le parti de la place du Colonel Fabien, trois questions se posent pour une « réforme de progrès » : 

« La première : Le partage des richesses, comment nous produisons les richesses, et comment nous les partageons et les utilisons pour satisfaire les besoins de la population ?

La deuxième : Les entreprises, comment les responsabiliser pour qu’elles développent l’emploi et les salaires et non l’inverse ?

La troisième : Comment l’allongement de la durée de la vie devient un apport à la société au lieu d’être vu comme un coût ? »”

Le parti communiste lance quatre propositions pour servir de base de discussion avec les autres forces. La taxation des revenus du capital pour financer la branche vieillesse de la Sécurité sociale, un moyen direct d’aller chercher l’argent là où il est. La deuxième revendication vise à moduler le taux de cotisation patronale en fonction du comportement de l’entreprise, les patrons délocalisant ou précarisant l’emploi seraient davantage taxés. Troisième point, la mise en place de politiques créatrices d’emploi notamment dans la « révolution écologique », la relocalisation de l’industrie et le développement des services publics. En créant trois millions d’emplois, 30 milliards d’euros rentreraient dans les caisses de la Sécu. Enfin, l’égalité salariale femmes-hommes rapporterait plus de 6 milliards d’euros. 

L’ensemble de ces ressources nouvelles permettraient de faire partir au plus tard tous les salariés à 60 ans à taux plein avec une pension équivalente à 75 % du revenu net d’activité et au minimum au SMIC. 

Des éléments mis au débat et qui on l’espère, permettront de dégager mercredi prochain, une alternative au projet porté par le gouvernement.


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