Récemment Brigitte Macron s’est illustrée de nouveau en appelant à la création d’une plateforme gratuite de streaming contenant les « incontournables » de la culture.
Mais qu’est-ce qu’un incontournable de la culture française ? Dans son interview elle nous en cite quelques-uns : Racine, Montesquieu ou même Baudelaire. Qu’en pensez-vous ? Incontournable ou contournable ?
Si nous écoutons l’éducation nationale, cela fait bien partie des ouvrages traditionnellement étudiés et lus durant la scolarité. Ils font partie du patrimoine et ça, nous ne pouvons pas dire le contraire.
Culture légitime, culture illégitime, l’éternel débat
Mais ce que remet au débat Brigitte Macron, c’est quelle culture est légitime, et laquelle ne l’est pas.
Si on regarde la définition de « culture légitime », elle désigne le type de connaissances et de savoirs qui apparaît légitime aux yeux de tous les individus d’une même société. L’école et les institutions sont d’ailleurs centrales dans la légitimation des pratiques culturelles.
Ce que veut donc faire Brigitte Macron, c’est bien de valoriser cette culture institutionnelle sans prendre en compte les pratiques populaires partagées aujourd’hui par une très grande majorité des jeunes.
De plus, elle partage son envie de s’inspirer du Pass Culture… mais elle oublie de dire que les ouvrages de littératures les plus achetés avec celui-ci sont One Piece, Demon Slayer, L’attaque des titans. Des livres considérés comme appartenant à la culture populaire et donc sûrement illégitimes aux yeux de Mme Macron.
Les lourdes portes des institutions doivent s’ouvrir
Elle ne doit pas nier l’existence d’une culture dominante, promue par les institutions et qu’elle souhaite mettre encore plus en avant.
La question n’est peut-être pas de rendre accessibles des ouvrages déjà accessibles et étudiés par l’éducation nationale. Elle se situe sûrement plutôt à l’endroit de la diversité culturelle et des droits culturels.
Il est temps de les reconnaître. Faisons en sorte que l’école soit un lieu plus inclusif, que les musées ou les théâtres deviennent des lieux de vie accessible et accueillant.
Les lourdes portes des institutions doivent s’ouvrir à tous les publics. Si l’éducation artistique et culturelle va en ce sens, elle n’est pas suffisante. Des démarches doivent être enclenchées et c’est un travail de terrain au plus près des acteurs du quotidien dont nous avons besoin.
Un besoin de s’adapter aux transformations des pratiques culturelles
La seule chose sur laquelle nous pourrions tomber d’accord est la nécessité de la création d’une plateforme de streaming publique.
Les pratiques culturelles des jeunes ont changé et il faut savoir l’accepter et s’adapter.
Pourtant, nous ne devrions pas seulement y voir du contenu patrimonial, mais aussi des contenus plus populaires de qualité comme a pu le faire Arte récemment avec certaines séries à succès. Culture box a été un premier pas dans cette dynamique, il faut maintenant la continuer et l’améliorer.