Recherche mondiale : la France à la traîne !

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Recherche mondiale : la France à la traîne !


L’Unesco a publié début juin son dernier rapport sur l’état de la science dans le monde. Selon ce rapport qui paraît tous les cinq ans, les investissements dans les sciences ont augmenté de près de 20% entre 2014 et 2018.
Alors que ces investissements progressent partout dans le monde, notamment en Chine avec 44% de hausse, l’Allemagne avec 3% du PIB attribué à la recherche, les montants attribués à la recherche en France ont eux diminués. En effet, la part allouée à la recherche dans le PIB est passée à 2,2% contre 2,28% il y a cinq ans.
Pire, le rapport pointe une diminution des moyens disponibles par scientifique alors que le nombre de chercheurs en France a lui, augmenté avec aujourd’hui 4 715 scientifiques par million d’habitants. Nous avons donc plus de scientifiques que les années précédentes, mais avec une baisse de 9% des financements par scientifique. De plus, les 2⁄3 de ces financements vont provenir du secteur privé et du crédit impôt recherche dont l’efficacité n’a toujours pas été prouvée.
Cette tendance risque de s’aggraver avec la loi de programmation de la recherche. Désormais, les financements seront concentrés dans des appels à projet hors-sol et peu utiles au progrès. La logique de rentabilité qu’il y a derrière avec une course aux résultats directement au service du privé et de la compétitivité des entreprises aura pour conséquence de réduire les chances de découvertes et le développement scientifique de long terme.
La crise sanitaire nous a montré la nécessité d’un enseignement supérieur et d’une recherche publique de haut niveau. La recherche scientifique et l’enseignement supérieur n’ont pas à être un coût pour la société. Ce qui est un coût pour la société, c’est au contraire le gavage des actionnaires, en particulier via le CICE, l’évasion fiscale et les exonérations de cotisations par exemple. À l’inverse, la recherche et l’enseignement supérieur sont une richesse collective qu’il faut mettre au profit du plus grand nombre. Plutôt que de diminuer les dépenses, augmentons-les, stoppons les politiques austéritaires, investissons massivement et publiquement dans la recherche et l’enseignement supérieur !


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