Réforme du bac : Ce qui attend les lycéennes et lycéens

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Réforme du bac : Ce qui attend les lycéennes et lycéens

Depuis la rentrée 2019, la réforme du bac tente, contre vents et marée, de se mettre en place.

L’année dernière ce sont les classes de premières qui ont été touchées avec la disparition des filières générales  pour laisser place à des parcours choisis par les lycéen.ne.s en fonction des “spécialités”et disciplines proposées par l’établissement. 

Nous avions déjà pu constater les effets néfastes de cette casse du diplôme du baccalauréat qui creuse encore plus les inégalités entre lycéennes et lycéens. 

Les 1res de l’année 2019/2020 ont dû aussi faire face aux “E3C” dont l’organisation a été rendues extrêmement chaotique par le manque de communication et de clarté dans les consignes données aux établissements, ce qui avait donné lieu à d’importants mouvements de contestation de la part des élèves et de leurs professeurs  La crise sanitaire a permit à  Jean-Michel Blanquer d’expérimenter en avance la dernière étape de cette réforme en validant le diplôme par contrôle continu sur les notes obtenues avant le confinement.

Cette année, la promotion 2020/2021 verra son évaluation finale du baccalauréat divisé en 2: 40% de l’évaluation sera faite par contrôle continu et 60% par l’évaluation finale.

Les 40% de contrôle continu se baseront sur les épreuves communes (“EC”, anciennement E3C). Ces épreuves sont passées en première et en terminale et cette année, l’organisation est entièrement gérée par les établissements, garantissant une base de départ profondément inégalitaire entre les lycées. (https://wp.lavantgarde.fr/le-bac-est-mort-pour-blanquer-vive-le-controle-continu/) .

10% seront consacrés aux appréciations sur le bulletin scolaire. Véritable « casier judiciaire » de l’éducation, cette décision de considérer depuis la seconde le parcours disciplinaire d’un élève pourrait faire basculer dans le mauvais sens l’obtention du baccalauréat pour certaines et certains

Pour les épreuves finales, la formule des épreuves anticipées reste toujours la même avec, en plus des” EC”, un oral et un écrit de Français en première.

Pour les terminales l’épreuve de philosophie n’est pas modifiée malgré une refonte en profondeur des programmes. … 

Ensuite, le nombre d’épreuves écrites se limitera à deux, en fonction des enseignements de spécialité choisi par l’élève. Enfin, un oral de 20 minutes préparé tout au long de l’année de terminale et commencé dès la classe de première.

Cette mesure vient clôturer cette mauvaise et triste comédie en deux actes visant à casser le cadrage national des diplômes, à creuser encore plus les inégalités entre les lycéen.ne.s et les établissements et à ancrer dans une logique concurrentielle les lycéen.ne.s.

Cette année c’est donc l’ensemble du « package » de la réforme du bac que vont devoir affronter les élèves, dont l’accompagnement dans leur parcours est rendu de plus en plus difficile par le manque de personnel, l’absence d’un service public de l’orientation de qualité et de mesures à la hauteur des inégalités sans cesse dénoncées.

C’est pourquoi, une fois encore, le MJCF se mobilise aux côtés des lycéen.ne.s en revendiquant la gratuité totale de l’éducation, c’est-à-dire la gratuité des formations, des transports, des repas et du matériel. De plus il demande, l’accès pour tous et toutes à l’enseignement supérieur en mettant fin à la sélection, la création d’un véritable service public de l’orientation et enfin une valeur identique du diplôme du baccalauréat pour tous et toutes quel que soit l’établissement d’origine.


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