Salah Hamouri, avocat franco-palestinien emprisonné depuis 3 mois

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Salah Hamouri, avocat franco-palestinien emprisonné depuis 3 mois

Trois mois, trois mois que Salah Hamouri, avocat franco-palestinien est détenu par israël. Il est toujours enfermé sous le régime de la détention administrative pour au moins trois mois supplémentaires.

Salah Hamouri victime de l’acharnement de l’occupant israélien

Arrêté dans la nuit du 23 au 24 août dernier  et détenu depuis par les autorités militaires israéliennes, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri n’a toujours pas pu bénéficier d’un soutien public du gouvernement français.

Ce silence est d’autant plus cruel qu’il contraste avec la situation des autres français injustement détenus dans le monde, pour lesquels le gouvernement est bien plus prompt à réagir.

Salah a pourtant déjà injustement purgé sept longues années dans les geôles israéliennes après avoir dû plaider coupable pour éviter de prendre le double dans un procès perdu d’avance. Pourtant sa culpabilité n’a jamais pu être prouvée et pour cause, le franco-palestinien a toujours clamé son innocence.

Libéré lors de l’accord entre le gouvernement israélien et le Hamas avec plus de 1000 autres prisonniers contre Gilad Shalit, il n’a depuis cessé d’être harcelé par les autorités. Alors étudiant, il s’est vu interdire d’accéder à son université. Puis ce fut sa femme qui fut interdite de territoire alors même qu’elle attendait son enfant et qu’elle travaillait pour le consulat de Jérusalem.

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Le régime de la détention administrative symbole de l’arbitraire israélien

Malgré cet acharnement, Salah a réussi à devenir avocat et s’était engagé à ce titre dans l’ONG Addameer qui s’engage aux côtés des prisonniers politiques palestiniens. L’ONG dénonce notamment le régime de la détention administrative.

Ce régime hérité du droit imposé par l’occupant britannique, permet aux autorités israéliennes l’arrestation et la mise en détention pour six mois renouvelables, sans avoir à invoquer de motif particulier.

Ce régime est applicable dans tout le territoire israélien mais est en pratique quasi exclusivement utilisé contre les populations des territoires colonisés. Pour les populations palestiniennes vivant à Jérusalem Est et en Cisjordanie, c’est l’ordre militaire 1651 qui régit les maigres conditions entourant ce dispositif.

Le commandement militaire est ainsi autorisé, s’il dispose de soupçons raisonnables que la détention est nécessaire pour assurer la sécurité de la zone ou du public, à arrêter un palestinien. Sous 8 jours le détenu doit être présenté à un juge militaire qui dans la très grande majorité des cas valide la décision militaire. Un appel peut certe être fait mais là aussi il a extrêmement peu de chance d’aboutir.

De plus, très souvent ni le détenu ni son avocat ne sont au courant des faits reprochés. Les motifs étant classés secrets.

Les autorités françaises faiblement mobilisées

Aujourd’hui Salah Hamouri est le deuxième membre d’Addameer a être placé en détention administrative. Le coordinateur média de l’ONG est ainsi enfermé depuis plus d’un an après deux renouvellements de sa détention administrative.

Le cas de Salah Hamouri doit être mis en valeur car sa bi-nationalité oblige les autorités françaises à se positionner et à faire pression sur l’Etat hébreux. Derrière le cas de Salah, c’est celui de tous les prisonniers politiques palestiniens qui apparaît.

Une importante mobilisation est menée par sa femme Elsa, de nombreux parlementaires, des municipalités ainsi que des milliers de citoyens ont interpellé les autorités françaises. Ces dernières ont finalement reçu une délégation du comité pour sa libération et ont assuré qu’ils considéraient comme arbitraire la détention de Salah.

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Le 25 octobre dernier, le ministère des affaires étrangères a enfin réagi publiquement dans un communiqué. Il y dénonce le recours abusif à la détention administrative ainsi que le fait qu’aucune charge n’ait été portée à la connaissance de Salah Hamouri ou de son avocat. En revanche il n’exige pas sa libération se contentant de l’espérer. Une formule bien vague et inacceptable de la part des autorités françaises qui disposent des moyens nécessaires pour faire pression sur les autorités israéliennes.

Un mois plus tard, Salah est toujours emprisonné. Hier une audience avait lieu pour examiner à nouveau le bien fondé de sa détention, un temps qui n’a pas permis de rendre justice, mais qui a permis à Salah de montrer qu’il gardait le sourire.

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