Salah Hamouri à nouveau emprisonné

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Salah Hamouri à nouveau emprisonné

Certaines nouvelles mettent KO, l’arrestation de Salah Hamouri fait partie de celles-ci. Salah Hamouri a été arrêté dans la nuit de mardi à mercredi à son domicile de Jérusalem-Est par l’armée d’occupation.

Voilà la nouvelle qui nous est parvenue. Dans les premières heures, l’inquiétude est renforcée par le fait que les autorités militaires ne donnent aucun motif à cette arrestation.

Une mobilisation immédiate

Mais passé le choc de la nouvelle, le mouvement jeunes communistes de France s’est mis en action. Appels au consulat, au ministère des affaires étrangères, des mails par centaines envoyés aux institutions françaises pour les forcer à prendre leurs responsabilités, pour les pousser à faire respecter les droits de notre concitoyen Salah Hamouri.

Présenté devant un juge, dimanche, le Franco-Palestinien a vu sa détention prolongée jusqu’à mardi. Il est apparemment soupçonné d’appartenir à une organisation ennemie ou illégale. Le dossier est pour l’instant secret, un prétexte pour cacher le manque de preuve.

Salah Hamouri, 7 ans de volé par l’occupant

Salah Hamouri avait déjà été injustement condamné en 2005 à 7 ans de prison par un tribunal israélien. Lors de sa deuxième année de sociologie à l’Université de Bethléem les autorités militaires israéliennes arrêtent lors d’un contrôle d’identité à un checkpoint en 13 mars 2005.

Au checkpoint de Qalqiliya, des soldats de l’armée d‘occupation l’obligent à descendre du véhicule et l’arrêtent sans justification, ils le conduisent alors immédiatement en prison.

Salah Hamouri est alors inculpé de deux chefs d’accusation, une appartenance à une organisation illégale en Israël, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), et l’intention de participer à un complot visant à assassiner le rabbin Ovadia Yossef, ancien Grand Rabbin d’Israël.  Israël manque de preuve, mais comme dans une écrasante majorité des cas, le régime colonial va pratiquer un chantage, la technique du plaider coupable, ou l’accusé doit plaider coupable pour que la peine requise par le procureur soit réduite. Ainsi on lui laisse le choix entre faire 7 ans de prison s’il plaide coupable, ou 14 ans s’il refuse de plaider coupable.

Salah Hamouri avait été libéré le 18 décembre 2011 avec 550 autres prisonniers dans le cadre de l’échange  avec le soldat franco-israélien Gilad Shalit.

Salah Hamouri et tous les autres prisonniers politiques palestiniens

Depuis sa sortie de prison, les autorités israéliennes lui ont plusieurs fois interdit de se rendre en Cisjordanie, sur ordre militaire de l’occupant. Malgré les contraintes Salah Hamouri avait repris ses études,  a obtenu son diplôme d’avocat, et travaillait aux côtés de l’association Addameer, association palestinienne de défense des droits de l’homme et de soutien aux prisonniers.

Sa nouvelle arrestation témoigne du quotidien des millions de Palestinien.e.s qui vivent sous occupation. Le régime colonial israélien, a tissé une véritable « toile carcérale » sur les territoires palestiniens, la violence coloniale est désormais incessante et habituelle. Son histoire c’est celle des dizaines de milliers de palestiniens passés par les geôles israéliennes.

Pour Salah comme pour tous les prisonniers politiques nous devons être au premier rang de la lutte contre l’oppression israélienne. Frantz Fanon disait “chaque génération doit dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir”.

Le mur de l’apartheid en Palestine doit tomber, pour Salah et pour tous les Palestiniens qui subissent l’occupation.

Mise à Jour 29/08 15h30

Salah Hamouri a été condamné à 6 mois de détention administrative aujourd’hui. Cette peine prononcée par une cours militaire est un héritage du mandat britannique et permet la détention sans motif. Israël y fait un recours important. Cette méthode était également utilisé en Ireland du Nord, en Afrique du Sud sous l’Apartheid ou encore à Guantánamo par les Etats-Unis.

 


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