Transports, la gratuité au programme

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Transports, la gratuité au programme

Depuis le 1er Septembre 2018 les bus sont gratuits à Dunkerque. La ville du Nord de la France devient la plus grande ville (200 000 habitants) de France à mettre en place la gratuité des transports en commun. De nombreuses villes ont déjà osé faire le pas de la gratuité en France : Compiègnes, Châteauroux, Niort…

En Europe aussi cette question a été  au premier plan après l’annonce de la mise en place de la gratuité à l’échelle du pays pour l’Estonie et la volonté de l’Allemagne d’en faire autant. Tout cela a permis une médiatisation croissante de cet enjeu politique. Il y a de ce fait de grandes chances que cet enjeu soit au coeur des débats des élections municipales en 2020.

Derrière la gratuité le droit à la mobilité

La mise en place de la gratuité des transports en commun permet de reposer dans le débat public d’autres enjeux. Car derrière cette question c’est en réalité les notions de  mobilité, de partage des richesses et du service public qui sont remises en avant.

Comment financer une telle mesure ? Pour commencer il faut savoir que le financement du réseau de transport en commun se fait en grande partie par les entreprises (environ 50%). Ce financement se fait dans le cadre du “versement transport”. Pour mettre en place la gratuité totale des transports il faut que l’agglomération mette en place un plan d’investissement ambitieux en terme de développement du réseau.

Développement à la fois en termes  de création de lignes et de qualité du service. Cela a pour effet d’augmenter le nombre d’usagers du bus. Cela va faciliter la mobilité des salariés qui pourront utiliser ces transports pour ce rendre au travail. Les entreprises profitent donc de cet investissement et il est donc simple de reposer le financement du réseaux sur leurs épaules en augmentant le “versement transport”. Cette hausse du “versement transport” permet de financer une partie de la gratuité des transports, l’autre partie sera comblée par la fin des coûts liés aux systèmes d’édition et de validation de billets.

Des services publics efficaces pour répondre aux besoins

Derrière cette simple question du financement il y a une question plus globale à avoir autour de la notion de service public. Les besoins en transports sont énormes tant se déplacer fait partie du quotidien, que ce soit pour travailler, pour étudier, pour aller voir des proches, pratiquer un sport, un loisir, ou même pour découvrir le monde. Cela fait partie de la vie tout simplement. Se déplacer fait partie des libertés fondamentales qu’il faut garantir. Cela devrait ainsi correspondre à un droit et non à un luxe.

L’enjeu du transport en commun, public et accessible à tous, est fondamental pour une vie digne. De plus cela répond à l’impératif écologique puisque la limitation du réchauffement climatique passera par le développement de modes de transports collectifs propres. Pour qu’ils soient massivement utilisés, la gratuité est le seul moyen de les rendre réellement accessibles à tous.

Au delà de la simple question de la gratuité s’ajoute aussi l’enjeu autour de l’augmentation de la qualité en améliorant le réseau. En effet la simple gratuité ne suffit pas à répondre à ce droit fondamental qu’est le droit à la mobilité. La gratuité doit s’accompagner d’une amélioration de la qualité du réseau en augmentant la fréquence, en créant de nouvelles lignes permettant de toucher l’ensemble des territoires, accessibles à toutes les heures permettant de toucher un maximum de personnes.

Une bataille menée par les jeunes communistes

C’est autour de cet angle que des jeunes communistes à travers toute la France sont en première ligne sur ces questions. Comme c’est le cas dans la Somme où depuis plus d’un an une campagne est menée autour de la gratuité des transports et le développement du réseau de bus. Cette campagne a aujourd’hui plus de 1 000 signatures et a réuni de nombreux jeunes lors d’un rassemblement devant la mairie ce qui a conduit à un positionnement de la part de l’ensemble des groupes d’élus de l’agglomération amiénoise.  En Ille et Vilaine une bataille pour créer des lignes de bus de nuit reliant le centre-ville aux quartiers Nord de Rennes a été menée il y a quelques années. Suite à l’acharnement et l’obstination des jeunes communistes sur place ils ont réussi à obtenir gain de cause.

Dans le Maine et Loire, la Vienne, le Loiret, le Nord, le Pas de Calais et de nombreuses autres fédérations des batailles autour de la gratuité et de l’augmentation de la qualité des réseaux de transports en commun ont vu le jour. Le MJCF est en première ligne sur cette question. Le but ici est de sensibiliser un maximum de personnes autour de cet enjeu et que celui-ci puisse être un maximum médiatisé pour en faire un enjeu public alors que  des élections municipales sont prévues en 2020.


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