1 an de Macron II

publié le dans
1 an de Macron II

Il avait promis de changer. « Je sais que nombre de compatriotes ont voté pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite », avait-il déclaré après sa deuxième élection. Un an après, a-t-il tenu parole ?

La réponse est non. Force est de constater que la « renaissance » de Macron n’a pas eu lieu. Loin d’être un barrage à l’extrême droite, le camp présidentiel renonce au barrage républicain lors des élections législatives en refusant d’appeler à voter pour la gauche au second tour dans la soixantaine de cas de duels avec le Rassemblement national. La majorité présidentielle permet également à l’extrême droite d’obtenir deux vice-présidences de l’Assemblée et d’autres postes clés. Dans l’exercice du pouvoir, de nombreuses affaires jonchent l’année, du scandale du cabinet de conseil McKinsey aux Uber Files en passant par les mises en examen de plusieurs ministres. La « nouvelle méthode de gouvernance » ressemble aussi beaucoup à celle du passé : adoptions de loi sans vote (49,3) pour imposer le budget de l’État et de la Sécurité sociale, limitations du temps de débat parlementaire, absence de dialogue avec les syndicats… 

Macron reste antisocial. Dès l’été, le débat sur le pouvoir d’achat aboutit à un refus des augmentations de salaire et à une incitation aux primes. Le dégel des traitements des fonctionnaires et des minimas sociaux reste sous l’inflation : une augmentation en trompe-l’œil. Sur le budget de l’État et de la Sécurité sociale, le déficit est aggravé par les baisses d’impôt, défiscalisation et suppression de cotisations sociales accordées aux grandes entreprises. En encourageant les heures supplémentaires et la monétisation des RTT, le gouvernement fait travailler davantage les Français sans augmenter les salaires. Dans le même goût, la première réforme du quinquennat réduit les droits des chômeurs. Les montants des indemnités chômage sont baissés et les personnes licenciées pour abandon de poste en sont privées. Ce recul social intervient après un précédent changement de calcul des droits à l’assurance chômage ayant pour conséquence de diminuer la durée d’indemnisation. En pleine crise énergétique, le chef de l’État préfère ne pas toucher aux profits records de Total et à l’indexation du prix de l’électricité sur celui du gaz, aux dépens des caisses de l’État, des collectivités locales, des entreprises et des ménages. La crainte de coupures de courant occupe même tout l’hiver, au point d’envisager la fermeture de boulangeries et d’écoles. C’est aussi Macron qui lance le projet de recul de l’âge de départ en retraite, séquence où le gouvernement est en décalage complet avec la volonté du peuple.


Frise chronologique 

Les mauvais coups

19 juin

Avant le second tour des élections législatives, les macronistes mettent fin au barrage républicain.

16 août

Adoption de mesures sur le pouvoir d’achat : aucun effort n’est demandé aux entreprises et les salaires ne sont pas augmentés.

6 octobre

Annonce d’un plan de sobriété énergétique qui demande des efforts aux ménages et aux collectivités, mais pas aux entreprises du secteur de l’énergie.

21 décembre

La réforme de l’assurance chômage réduit les droits des chômeurs, sans s’attaquer au chômage.

23 décembre

La loi de financement de la Sécurité sociale ne prévoit pas de nouvelles recettes et la prive même de nombreuses ressources pour soutenir les profits capitalistes.

30 décembre

Les budgets sont adoptés après dix utilisations de l’article 49-3 de la constitution.

10 janvier

Elisabeth Borne annonce, après Macron, la réforme des retraites qui recule l’âge légal de départ à 64 ans.

17 février

L’Assemblée nationale arrête de débattre de la réforme des retraites sans avoir voté sur le texte.


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques