La campagne BDS trouve un relai à l’ONU

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La campagne BDS trouve un relai à l’ONU

Le 22 mars 2016, le conseil des droits de l’homme de l’assemblée générale de l’organisation des nations unies, a adopté une résolution qui demande que soit constituée une base de données des entreprises ayant des activités dans les colonies israéliennes.

Une méthode efficace

Les premières lettres signées par Zeid Ra’ad al-Hussein, haut commissaire aux droits de l’homme à l’ONU ont atteint quelques 150 entreprises accusées d’avoir une activité économique dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, mais également de Jérusalem Est et du plateau du Golan.

Dans cette lettre le haut commissariat informe les entreprises qu’elles seront ajoutées à une liste qui sera rendue publique en décembre. Cette affichage semble inquiéter les sociétés concernées, plusieurs ont déjà répondu qu’elles avaient l’intention de cesser ou d’arrêter ou de ne pas renouveler les contrats qui les lient aux colonies.

Du côté du gouvernement israélien après avoir dénoncé cette liste comme un acte antisémite, “rappelant les heures sombres de l’histoire”, c’est une stratégie de minimisation de la portée de cette liste qui a été adoptée. Le gouvernement s’emploie à minimiser la portée de cette liste, contactant les entreprises concernées pour défendre son point de vue.

Le gouvernement israélien inquiet

Un officiel israélien cité par Haaretz déclare toutefois que les autorités israéliennes craignent que la publication de cette liste entraîne des retraits de compagnies et une baisse des investissements. La même source note qu’il est difficile pour les sociétés de distinguer leur activité dans les colonies de celles dans le territoire israélien et que le risque est réel d’un retrait pur et simple d’Israël.

Alors que l’Union Européenne exige depuis 2015 un étiquetage particulier des produits issus des colonies, l’état hébreux s’est employé à tout faire pour rendre impossible l’identification de ces produits. C’est cette stratégie visant à normaliser ses colonies illégales qui se retourne contre Israël aujourd’hui.

Malgré ses efforts le gouvernement israélien ne devrait pas être en mesure d’empêcher la publication de la liste fin décembre. Il en est aujourd’hui réduit à menacer les états qui se saisiront de cette liste qu’il considérerait une telle action comme un boycott. Le plus gros risque est pour lui que les entreprises se désengagent sous la pression de leurs clients pour éviter d’avoir mauvaises presses.

En tous cas, ces éléments prouvent l’efficacité de la campagne internationale Boycott Désinvestissement Sanctions, lancée par les palestiniens pour faire respecter leurs droits.


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